La journée du 30 avril aura lieu à la communauté des sœurs de Grandchamp, à Areuse (NE). « Son objectif est d’apprendre dans un premier temps à se connaître entre aumôniers évangéliques romands et d’être à l’écoute des uns et des autes au sujet des défis à relever. Dans un deuxième temps, nous désirons redéfinir notre ministère afin d’être adéquat aujourd’hui », exprime Olivier Cretegny. L’ancien aumônier de la maison d’accueil Praz-Soleil à Château-d’Oex a écouté avec beaucoup d’intérêt les émissions Vacarme concoctées par la journaliste Gabrielle Desarzens et diffusées du 26 au 30 novembre dernier sur RTS La Première à propos de l’aumônerie (voir encadré). « Au travers des interviews, on constate combien la société a changé ou évolué ces 30 dernières années, autant du côté des collaborateurs des institutions que des résidents de ces institutions, estime-t-il. On sent combien la population romande est de moins en moins en phase avec le christianisme. Ces reportages sont hyper importants, car ils nous font prendre conscience des nouvelles mentalités et du travail que l’Eglise doit faire pour rester sel et lumière ! »
A quoi servent les aumôniers ?
Dans une société toujours plus sécularisée, est-il pertinent que lʹaumônier soit encore une personne employée par une Église? Le professionnel dispose-t-il des outils nécessaires? Comment appréhende-t-il les nouvelles diversités religieuses? A quoi servent encore les aumôniers? C’est à ces questions que la série Vacarme tente de répondre. Pour ce faire, Gabrielle Desarzens s’est rendue d’abord à l’Université de Lausanne où s’est ouverte en septembre dernier une première formation professionnalisante pour aumôniers avec un CAS (Certificate of Advanced Studies) à la clé. Elle y a rencontré l’aumônier Stéphane Zagarrio, qui travaille à La Côte-aux-Fées (NE) pour la Fondation Ressource, un lieu d’accueil pour personnes toxicodépendantes. Celui-ci a dit apprécier la formation mise sur pied conjointement par le CHUV et l’Université de Lausanne. Une formation qui l’ouvre « à d’autres spiritualités » : « Les résidents me posent des questions sur ma manière de fonctionner. Des questions sur Dieu finissent par arriver. Et moi donc, je leur parle un peu du mien. »
Accompagnement spirituel
Le troisième module de la série Vacarme interroge le monde de l’armée. « Comme le dit le capitaine-aumônier Pedreira, avant, l’Eglise offrait un service d'aumônerie à l’armée. Maintenant c’est l’armée qui offre un service d’accompagnement spirituel. Cette phrase résume bien, à mon avis, le défi qui nous concerne aujourd’hui », ponctue Olivier Cretegny. « Doit-on prendre l’option d’une aumônerie professionnelle et laisser de côté l’aumônerie confessionnelle, celle rattachée à l’Eglise? Personnellement, je ne suis pas encore prêt à cela, mais il faudra de toute manière changer certaines choses si on veut encore avoir une présence acceptée et productive. Une piste pourrait être celle d’un aumônier professionnel et confessionnel, qui, à l’image d’un Stéphane Zagarrio, respecte totalement le cadre de travail imposé. L’accent alors devrait être mis sur le rayonnement de l’aumônier et pas sur un cadre religieux à suivre ou à représenter ; à ce sujet, je me réjouis du partage des expériences des aumôniers le 30 avril prochain. », souligne-t-il.
« Ma foi, je la vis »
« Ma foi, je la vis ». C’est notamment ce qu’a indiqué tout simplement la Lausannoise Roselyne Righetti, pasteure de la rue, dans l'émission du vendredi 30 novembre. « Un module qui m’a réjoui, glisse encore Olivier Cretegny. Il y avait une fraîcheur d’expression de la foi qui faisait envie. Qui m’a donné du courage pour trouver un chemin à l’avenir qui honore le Seigneur et qui apporte un peu de consolation et de bonheur à nos contemporains. »
(réd)