Vendredi 27 octobre, la journée annuelle de l’Aumônerie de l’armée à rassemblé quelque 120 militaires, et quelques civils, à Berne. En plus d’un rapport d’activités, le programme a proposé plusieurs thèmes de réflexion : communication avec le chef de la communication Glenn Müller Amstutz, aumônerie auprès des troupes servant au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine avec la capitaine aumônière Christine Dietrich, vision pour l’armée et l’aumônerie avec le commandant de corps Thomas Süssli. Pour le chef de l’armée Thomas Süssli, le monde sort d’une période de stabilité et de prospérité et devient instable : de nouveaux blocs se forment, la politique de la force fait son retour, l’armée doit s’adapter.
Parmi les nombreuses adaptations nécessaires, il y a celle de la diversité des militaires. L’Aumônerie de l’armée est particulièrement touchée, puisqu’elle doit accompagner avec respect des femmes et des hommes de plusieurs origines, cultures et religions. Cela la conduit à engager des collaboratrices et des collaborateurs capables de s’adresser à cette diversité. Ainsi, en été 2023, elle comptait 174 aumôniers et aumônières : 156 hommes et 18 femmes ; 132 germanophones, 33 francophones et 9 italophones ; 79 réformé·e·s, 64 catholiques-romain·e·s, 25 évangéliques, 3 catholiques-chrétiens, 2 juifs et 1 musulman.
Sur les insignes : un symbole par religion
L’ouverture de l’Aumônerie de l’armée à la diversité des religions a posé la question de l’insigne qui, traditionnellement, représentait une croix dorée dans un losange. Après des débats, l’armée a renoncé à trouver un symbole qui conviendrait à toutes les religions. Elle a plutôt décidé de faire cohabiter plusieurs symboles, correspondants à la religion de chaque aumônière et aumônier : la croix pour les chrétiens, les tables de la loi pour les juifs, le croissant pour les musulmans.
Durant un temps de nouvelles, le capitaine aumônier Daniel Ruefenacht, pasteur dans l'Eglise évangélique Les Marronniers (FREE), à Rolle, a expliqué comment il est appelé à servir des soldats de toutes religions. Une recrue a exprimé le désir de respecter le jeûne du ramadan : un repas avant le lever du jour, un autre après le coucher du soleil, et cela durant plusieurs jours. L’aumônier a coordonné un changement dans l’organisation, et ce sont pas moins de 22 recrues qui ont pu suivre ce jeûne. La reconnaissance exprimée par ces 22 militaires et leurs familles a dit quelque chose des valeurs véhiculées par l’Aumônerie de l’armée.
Prière pour des soldats musulmans
Toujours dans la perspective d’accueillir et de vivre la diversité, le capitaine aumônier et imam Muris Begovic a conduit un temps de prière en direction de la Mecque, à l’occasion de la fête de l'Aïd el-Kébir, en juin 2023. Cela a déclenché quelques controverses médiatiques et politiques. Mais, au sein du bataillon concerné, cette prière a été vécue avec intérêt, dans un esprit de respect.
Cette année, l’Aumônerie de l’armée fête ses 140 ans. Elle désire poursuivre son évolution, afin de répondre à celle de la troupe. Elle continue de mettre en œuvre l’un de ses principes : « Toujours à tes côtés ! »