La période de l’Avent est faite de réunions à placer avant la fin de l’année, de préparation diverses, de fêtes de Noël avant la fête, de disponibilité pour des personnes fragilisée à ce moment de l’année. Du coup, le 24 décembre arrive très rapidement. Il est certainement dommage de remplir cette période d’activités plutôt que de recueillement. Mais bon, c’est ainsi !
Du coup je me laisse interpeller par le prêtre Zacharie, dont l’histoire est racontée au premier chapitre de l’Evangile de Luc. Voilà un homme sérieux, fidèle, sur lequel on peut compter. Lui et son épouse Elisabeth forment un couple formidable : « Tous deux étaient justes aux yeux de Dieu et observaient tous les commandements et toutes les lois du Seigneur de façon irréprochable » (Luc 1.6).
Pourtant, lorsque l’ange vient lui annoncer qu’il va devenir père, sa foi exemplaire est prise en défaut. Avec son épouse, il a prié pour avoir un enfant. Mais il a probablement fini par se résigner. Il a fait le deuil d’une famille et n’est plus en position d’accueillir joyeusement cette belle nouvelle. L’ange le prévient : « Tu vas devenir muet et tu resteras incapable de parler jusqu'au jour où ce que je viens de t'annoncer se réalisera ; il en sera ainsi parce que tu n'as pas cru à mes paroles » (Luc 1.20).
J’aime me laisser interpeller par Zacharie, parce que ses luttes sont les miennes... les nôtres. Il était zélé, mais il avait perdu la flamme. Ses attentes s’étaient recroquevillées. Il était devenu imperméable aux bienfaits de Dieu. Je demande donc à Dieu la capacité de me laisser renouveler, surprendre, interpeller, émerveiller, bousculer, combler, mettre en marche... en un mot, de renouveler mon sens de l’Avent.
Claude-Alain Baehler, pasteur dans l’Eglise évangélique libre de langue française (FREE), à Berne.