À la fin 2024, le Service de Missions et d’Entraide(1) (SME) – l’œuvre humanitaire créée par nos Églises – a appris que la Confédération allait baisser de 12 % le montant de son aide en sa faveur. Ce recul a contraint le SME à revoir ses engagements à la baisse, voire à prévoir de les arrêter en 2026. Cela concerne, par exemple, son soutien au Liban et au Tchad.

Cependant, si chaque chrétienne et chaque chrétien de nos Églises membres de la FREE mettait de côté un franc par jour pour le SME et le « Cercle mission », alors les budgets de ces deux organismes seraient pourvus. Mieux, ils pourraient se passer de fonds publics et de l’argent de diverses fondations. Encore mieux : ils seraient dispensés de consacrer beaucoup de temps et d’énergie à un travail administratif de plus en plus pesant. Cela permettrait ainsi au SME et au « Cercle mission » de se consacrer plus fortement à leurs missions de base.

Aujourd’hui, beaucoup d’organisations non gouvernementales (ONG) humanitaires sont contraintes de revoir à la baisse le nombre et l’envergure de leurs projets. Cela passe notamment par la recherche de collaborations et de synergies avec d’autres ONG, car l’union fait la force. Mais cette situation nous rappelle aussi l’évolution de notre société et de ses valeurs. Nous pratiquons l’individualisme, l’égoïsme, l’indifférence, le repli sur soi, la peur de l’étranger, le matérialisme. Ces valeurs induisent des injustices à l’échelle mondiale et touchent durement l’aide humanitaire. En pratique, cela se traduit par des coupes budgétaires qui impactent fortement le travail des œuvres et des ONG.

Notre mandat de disciples du Christ

Cette situation doit interpeller nos Églises et chaque chrétien. Il est urgent de remettre au centre deux mandats prioritaires que Dieu nous donne : prendre soin des pauvres et diffuser la Bonne Nouvelle. Nous avons trop souvent délégué cela à des œuvres considérées comme « spécialisées », alors que Dieu nous appelle à y prendre une part active.

Dieu nous appelle à sortir d’une certaine « torpeur », à nous rappeler que les chrétiennes et les chrétiens sont disciples du Christ, c’est-à-dire prêts à renoncer dans certains domaines, à s’engager dans d’autres, à investir leurs forces et leurs biens dans ce qui contribue à l’avancement du Royaume de Dieu. Sommes-nous prêts à renoncer à un certain confort et à certains loisirs pour rejoindre notre prochain, où qu’il se trouve, dans la situation de souffrance qu’il traverse ?

« Par-dessus tout, veille soigneusement sur ton cœur, car il est à la source de tout ce qui fait ta vie » (Pr 4.23), nous rappelle la Bible. Dieu nous demande ainsi de veiller sur nos motivations et nos actes. Ils s’agit de régulièrement nous « vider » des choses vaines et futiles, afin de laisser Dieu nous remplir de son amour et de sa compassion pour les perdus et pour les pauvres. Il s’agit en particulier de nous préserver de l’indifférence, de la cupidité et de la peur du lendemain... puisque le cœur est à la source de tout ce qui fait notre vie.

Au moyen du « Cercle Mission » et du SME, la FREE s’engage dans l’évangélisation et l’action sociale qui sont complémentaires. Comme les deux ailes d’un avion, elles contribuent au salut intégral des personnes : « Si quelqu’un a deux chemises, qu’il en donne une à celui qui n’en a pas. Si quelqu’un a de quoi manger, qu’il partage avec celui qui n’a rien » (Luc 3.11).

(1) Le Service de Missions et d’Entraide (SME) est l’organe de coopération internationale et d’aide au développement de la FREE. Ses racines historiques remontent à l’envoi, par nos Églises, des premiers missionnaires au Laos et en Roumanie, dès la fin du XIXe siècle. Le « Cercle mission » est le service qui, dans la fédération, accompagne des envoyés et contribue à l’annonce de l’Évangile.

Site internet du Service de Missions et d’Entraide : www.sme-suisse.org