« Je ne voulais pas en faire un nouveau style d’église, mais juste encourager la communion, le contact entre les membres de la communauté locale pendant ce temps de semi-confinement. A l’heure où l’on ne peut plus se rassembler dans la même salle, la solution du drive-in m’avait semblé respecter les normes sanitaires, et les participants ont vraiment eu du plaisir à se voir ! » Matthias Radloff, pasteur de l’Eglise évangélique Mosaïque de Sion (de la Fédération Chrischona), a du mal avec cette décision toute administrative : « On peut voir des queues de voitures devant des chaînes de restauration rapide, mais une dizaine de voitures en arc de cercle sur un parking de 400 places est interdit ? Où est la logique dans tout ça ? » Suite à de très bons contacts avec la police locale, c’est le formulaire qu’il a rempli et envoyé pour une demande « dans les formes » au niveau cantonal qui a été sanctionné. « J’ai envoyé le formulaire ad hoc à 10h30 mercredi. A 14h, je recevais l’interdiction, au motif que toute manifestation publique ou privée est interdite ».
Réponse à un besoin
En ces temps difficiles, Matthias Radloff a trouvé sur internet cette idée de faire église autrement. La formule est pratiquée notamment aux Etats-Unis. Dimanche 26 avril, ce sont 10 voitures, avec 24 personnes à bord qui ont entouré le pasteur invité vaudois Philippe Bottemane sur les bords de l’autoroute, dans la banlieue de Sion. Un guitariste assis dans le coffre de son véhicule a essayé d’entraîner les participants dans les chants. « Mais il y avait un décalage sonore, on n’était techniquement pas très au point », indique le responsable de Mosaïque en riant. « Cela dit, on était ensemble et cela faisait du bien ! » La prédication était retransmise par l’application zoom dans les habitacles comme aussi auprès de celles et ceux restés à la maison. « Mais on était quasi au complet, car nous sommes une communauté de 25 à 30 membres réguliers. » Si la météo annonçait de la pluie dès 18h, le culte s’est déroulé sans averse de 19h à 20h avec une prédication sur les vieilles outres et les outres neuves (Marc 2, 18 à 22 ndlr). « Comme quoi nous sommes invités à tenter des choses nouvelles », commente Matthias Radloff. Qui précise avoir vraiment eu le sentiment de répondre à un besoin : « A tel point, que refaire un tel culte dimanche 3 mai me semblait aller de soi ! » Mais pas de dérogation au règlement : les fidèles peuvent se voir par hasard derrière leurs pare-brise, mais pas de façon coordonnée, et pas à plusieurs pendant une heure pour louer Dieu. « A croire que les plages ou les cafés ouvriront avant les églises... »
Gabrielle Desarzens