L’Asie est la partie du monde où la dégradation des conditions de vie des chrétiens est la plus importante aujourd’hui. Au Bangladesh, la violence provient de groupes islamiques se réclamant du groupe Etat islamique. En Inde, c’est une résurgence du nationalisme hindou qui est à l’œuvre. Le Pakistan, lui, compte le plus grand nombre d’églises ciblées. Au Bouthan, les chrétiens n’ont pas droit à une carte d’identité et le niveau de violence à leur encontre est en augmentation.
Les auteurs de l’Index mondial de persécution 2017, communiqué mercredi 11 janvier, épinglent la « vague nationaliste » qui déferle sur la planète et qui se manifeste dans ces pays par un rejet des minorités et un repli vers les religions dites « nationales ».
Persécution de type « étau »
Autre élément marquant de l’étude : il y a moins de chrétiens tués, mais plus de persécutés. Ce qui fait dire à Michel Varton, directeur français de Portes ouvertes, qu’on est actuellement en présence moins d’une persécution de type « marteau », qui engendre la violence physique ou la mort, qu’en présence d’une persécution de type « étau ». Cette dernière consiste en une pression quotidienne à long terme, exercée par la famille, la communauté contre les chrétiens et plus particulièrement contre les convertis. Et elle concernerait, selon l’ONG, quelque 215 millions de personnes aujourd’hui.
Les chrétiens, pas les seuls persécutés
Il ne faut pas croire cependant que les chrétiens soient les seuls à souffrir de discrimination religieuse. Les Rohnigyas musulmans par exemple sont actuellement sous le « marteau » des bouddhistes en Birmanie. Et beaucoup de musulmans sont aussi persécutés par d’autres musulmans radicaux. Mais il n’existe à l’heure actuelle pas d’index qui mesure la persécution d’autres religions.
Gabrielle Desarzens
Plus d’infos sur le site de Portes ouvertes.
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