Sans suprise, la Corée du nord reste en tête de classement....Pourrait-on imaginer de lancer « 30 jours de prière pour la Corée du nord ? »
Oui, car c’est un miracle de constater que l’Eglise nord-coréenne survit dans un contexte si restrictif. Un miracle que ces chrétiens continuent d’espérer en Dieu, malgré ce qu’ils risquent. Nous partageons actuellement d’histoire de Joo Min (voir liens ci-dessous), une nord-coréenne qui s’est convertie dans une maison de refuge en Chine et qui, pour obéir à Dieu, est retournée en Corée du Nord pour y servir l’Eglise clandestine et être une chrétienne dans son pays. Si elle espère en Dieu, nous aussi devons persévérer dans la prière pour ce pays.
Quels sont les autres enseignements de ce Nouvel Index ?
Il met en lumière trois tendances de fond : la persistance de la violence meurtrière dans une grande partie du continent africain ; l’augmentation de la violence et du contrôle envers les chrétiens en Asie centrale (cf. le retour du Kirghizistan dans le top 50); la clandestinité dans laquelle l’Eglise est de plus en plus repoussée. En effet, l'éviction des chrétiens de la société et l'affaiblissement des Eglises est un schéma qui a été constaté dans un certain nombre de pays.
En Algérie, Libye et Afghanistan, la présence chrétienne visible diminue, forçant les rares chrétiens à se cacher ou à se réunir clandestinement. L’exemple de l’Algérie est frappant: plus aucune église protestante n'est aujourd'hui ouverte de manière régulière. En Chine et dans d'autres États autocratiques, les chrétiens sont de plus en plus prudents lorsqu'il s'agit de professer ouvertement leur foi, que ce soit dans la société ou dans des activités en ligne, en raison de la surveillance accrue.
Certains pays régressent dans l’Index 2025. Est-ce à dire que la situation s’améliore dans ceux-ci ?
On peut citer l’Indonésie, où les signalements de meurtres, d'arrestations et d'attaques contre des Eglises diminuent. Et pour la troisième année consécutive, aucun chrétien n’y a été tué en raison de sa foi. De nombreux convertis issus de l'islam subissent encore des pressions (isolement, violences verbales) de leur famille. Mais seul un faible pourcentage est confronté à la violence physique. Le niveau de persécution dépend aussi de la région. Dans les provinces de Java Ouest ou d’Aceh, les groupes islamiques radicaux exercent une forte influence sur la société et la politique. Lorsqu’une église locale est considérée comme faisant du prosélytisme, elle se heurte rapidement à des problèmes avec ces groupes.
Autre exemple, la Colombie a rétrogradé de douze places dans l’Index. Une des raisons est qu’en février 2024, les guérilleros et les trafiquants de drogue ont prolongé un cessez-le-feu temporaire, et la violence antichrétienne s'est un peu calmée au cours de la période de référence de l’Index actuel. Bien que le score de violence du pays reste dans la fourchette «extrêmement élevée», sa descente dans le classement est due à la réduction du nombre de chrétiens tués en raison de leur foi.
On constate que l’Eglise se développe en dépit de la persécution…
Je reviens d’un voyage à la frontière du Myanmar (13 ème rang de l'Index). Ce pays est en proie à la guerre civile depuis presque quatre ans, et les chrétiens ont dû fuir en masse. Certains sont des exilés internes, d’autres vivent dans des camps de réfugiés de pays limitrophes. Mais ce que j’ai découvert, c’est que dans ces camps, l’Eglise est bien vivante, des efforts sont déployés pour que les enfants soient instruits. Notre but, à Portes Ouvertes, c’est de soutenir les chrétiens pour qu’ils prospèrent dans des contextes difficiles. Et dans ces camps de réfugiés, c’est ce que j’ai pu observer!
En Chine, en Iran, en Algérie et ailleurs, l’Eglise est contrainte de retourner à la clandestinité. En termes de liberté de religion, c’est un recul. Mais l'Eglise n'en n'est pas moins vivante; elle s’adapte, elle survit, elle se multiplie dans l’ombre.