Frédéric Guerne : avec Digger au service du prochain… et de Dieu !

jeudi 02 février 2012
Il y a treize ans, Frédéric Guerne a fondé Digger, une entreprise qui construit des engins de déminage humanitaire. Grâce à ceux-ci, le lent et dangereux travail de déminage est grandement facilité. Retour sur le projet d'un chrétien qui voulait accorder son travail avec ses convictions.
D'où la Fondation Digger vient-elle?
Digger a démarré en 1998. Au départ, il s'agissait d'une association de quelques bénévoles qui se sont regroupés avec le projet un peu fou de s'engager dans le monde du déminage. Dans ce but, ils ont commencé la conception et la fabrication d'une machine de déminage. Très rapidement, Digger a passé à trente bénévoles. Six ans plus tard, les finances permettaient de payer un salaire, puis deux. A ce moment, l'association est devenue une fondation. Cela lui donnait une base plus solide sur les plans administratif et financier. Actuellement, Digger compte quinze employés salariés et autant de bénévoles. La fondation accueille aussi des stagiaires et des civilistes.
 
La Fondation Digger est elle d'inspiration chrétienne?
La Fondation Digger n'est pas spécifiquement chrétienne. Elle n'a pas d'étiquette politique ou religieuse, afin de rester ouverte à tout le monde. En effet, l'équipe est formée de personnes qui partagent différentes convictions... par exemple des musulmans.
Mais il est vrai que j'ai créé Digger parce que je voulais m'engager au service de mon prochain. Pour moi, il était extrêmement important de mettre ma vie spirituelle et ma vie professionnelle en accord. Avec ma formation d'ingénieur, je voulais m'engager pour une cause que Dieu avait placée sur mon coeur.
Le cheminement a été long jusqu'à ce que je me lance dans le domaine du déminage, et jusqu'à ce que Digger voie le jour. Mais Dieu a conduit mes pas, et nous sommes nombreux dans l'équipe à avoir fait la même expérience. Pour travailler chez nous, il faut être un peu fou. Les salaires sont bas. Les finances sont précaires. Il faut donc avoir des convictions, quelles qu'elles soient, pour tenir bon ici.
 
Comment la Fondation Digger est-elle financée?
La Fondation Digger est reconnue d'utilité publique. Ainsi, elle ne paye pas d'impôts, mais ne peut pas non plus distribuer de dividendes à des actionnaires. La principale source de revenu de Digger est donc son réseau d'environ mille donateurs réguliers – un réseau qui grandit année après année. Il faut savoir que, pour fabriquer une machine de déminage qui sera vendue plus tard, une mise de fonds de plusieurs centaines de milliers de francs est nécessaires, rien que pour l'achat du matériel.
Nous avons donc impérativement besoin de l'aide de nos donateurs pour continuer notre mission. Les besoins en déminage sont énormes, mais l'argent manque. Les bailleurs de fonds internationaux ne donnent pas ce qui est nécessaire.
 
Vos machines de déminage sont-elles efficaces?
Nous avons vu des villages libérés d'une menace permanente grâce à nos machines. Par exemple au Tchad, nous avons supprimé des champs de mines qui coupaient l'accès à des villages. Au Soudan, nous avons permis à des réfugiés de rentrer chez eux. Pour nous, toutes ces actions sont des cadeaux. Voir le résultat de notre travail est la plus belle chose qui nous soit donnée de vivre.
 
Pourquoi avez-vous créé un musée consacré au déminage, ici à Tavannes?
Nous pensons que la problématique des mines doit être mieux connue. De plus, nous avons acquis de l'expérience et des compétences dans ce domaine. Enfin, nous avons besoin d'être aidés et soutenus par des donateurs.
Pratiquement, nous avons du matériel à montrer et des expériences à partager dans le domaine du déminage. Alors nous avons décidé de créer un musée interactif. Nous avons construit un champ de mines... un camp de base de démineurs... L’occasion de montrer en quoi consiste le travail d'un démineur, ainsi que le travail de la Fondation Digger.
Propos recueillis par Claude-Alain Baehler
 
 
Publicité
  • Surmonter les abus au fil d’un conte

    Surmonter les abus au fil d’un conte

    Il était une fois… une enfant abusée, dont les larmes sont recueillies par une grenouille qui l’accompagne jusqu’au Roi d’un royaume fabuleux. Dans cette histoire, la psychologue Priscille Hunziker parle de la prise en compte de la souffrance. « Le voyage que fait la petite Emmy, c’est la métaphore d’un accompagnement psycho-spirituel », dit-elle mercredi 6 avril. Rencontre.

    jeudi 07 avril 2022
  • Noël, ou devenir des sauveurs sur les pas de Jésus

    Noël, ou devenir des sauveurs sur les pas de Jésus

    Au Liban, les habitants vivent l’intensité de la vie face à l’intensité de la mort, selon les mots du théologien et prêtre maronite Fadi Daou rencontré à Genève. Il invite notamment ses concitoyens à devenir des sauveurs… sur les pas de Jésus.

    mardi 21 décembre 2021
  • Noël, ou sortir de nos jugements

    Noël, ou sortir de nos jugements

    Thierry Lenoir est aumônier à 100% à la clinique de La Lignière à Gland. Cet ancien pasteur adventiste parle de l’esprit de Noël en termes de jugements moraux, sociaux et religieux à mettre de côté. Une réflexion qu’il partage dans l’émission Hautes Fréquences diffusée dimanche 19 décembre à 19 heures sur RTS La Première.

    mercredi 15 décembre 2021
  • « Votre couple a 2, 10, 30 ans au compteur ? Prenez-en soin ! »

    « Votre couple a 2, 10, 30 ans au compteur ? Prenez-en soin ! »

    On investit dans nos carrières professionnelles, dans nos maisons… mais pas assez dans notre couple. C’est le constat que dressent Marc et Christine Gallay, le couple pastoral de l’église évangélique (FREE) de Lonay. Qui pratique avec bonheur une méthode dite « Imago », qui met la cellule de base créée par Dieu à l’honneur. Rencontre.

    lundi 01 novembre 2021
  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

    vendredi 22 septembre 2023
  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

    jeudi 15 juin 2023
  • « Auras-tu été toi ? »

    « Auras-tu été toi ? »

    Elle puise dans le judaïsme de quoi nourrir sa foi chrétienne. La théologienne et pasteure Francine Carrillo écoute, calligraphie et fait parler les lettres hébraïques qui, selon elle et avec toute la tradition juive, sont porteuses de sens et d’espérance. Rencontre.

    lundi 20 juin 2022
  • Anaël Bussy, ébéniste, fabrique du matériel pour le culte

    Anaël Bussy, ébéniste, fabrique du matériel pour le culte

    Anaël Bussy vient de démarrer comme ébéniste indépendant à Chevilly, près de La Sarraz. Parmi ses premières réalisations, des plateaux en bois, destinés à la distribution de la Sainte-Cène.

    vendredi 20 mai 2022

eglisesfree.ch

LAFREE.INFO

  • La prière humble et tranquille

    Ven 12 septembre 2025

    La prière est multiple. Après nous avoir accompagné sur le chemin de la prière qui nous engage, Jacques Blandenier nous conduit dans le « lieu secret » qui nous permet de vivre une prière « un à un » avec le Père.

  • Couple en interaction : le rôle de l’intelligence émotionnelle

    Ven 12 septembre 2025

    L’intelligence émotionnelle est l'art de donner leur juste place à nos émotions et à celles des autres. Au sein du couple, cela permet de développer une communication et une entente bienfaisantes.

  • Le Café des mamans : un lieu pour prévenir la solitude maternelle

    Ven 12 septembre 2025

    À Aigle, un mercredi sur deux, le rire des enfants et les discussions animées des mamans résonnent dans les locaux de l’Église évangélique de Châble-Croix (FREE). Lancé en 2022 par Anaëlle Maillefer, le Café des mamans est bien plus qu’un simple rendez-vous convivial : c’est un lieu pensé pour briser l’isolement maternel, tisser des amitiés et démystifier les locaux de l'Église.

  • Promouvoir une culture de la générosité

    Ven 05 septembre 2025

    Le Réseau évangélique suisse (RES) se dote d’un nouveau Groupe de travail consacré à la promotion de la générosité. Essentiellement au moyen de séminaires, il s’agit d’aider les chrétiens à intégrer cette générosité dans leur mode de vie.

Instagram

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !