Claude Houde ou la vision d’une mégachurch qui développe un engagement social fort

vendredi 02 octobre 2009
Claude Houde est le fondateur de l’Eglise Nouvelle Vie à Longueuil au Québec. Le 1er juillet, Claude Bordigoni (1) de l’Eglise de Lonay (FREE) a eu l’occasion de rencontrer le pasteur de cette mégachurch. Claude Houde développe ici comment l’engagement social de l’Eglise Nouvelle Vie s’est développé.
Comment vous est venue la conviction que votre Eglise devait développer un engagement social ?
Je suis devenu chrétien dans une Eglise évangélique à l'âge de 17 ans, sans avoir aucun arrière-plan religieux. Pas même catholique, comme la plupart des Québécois. J'ai grandi dans la pauvreté. Ma mère faisait de son mieux. Mon enfance s’est déroulée dans le quartier chaud de Montréal nord : St-Michel. Nous y avons souffert de l'injustice de la pauvreté et de la honte, sans jamais le réaliser. C'était notre vie et on la vivait. C'est tout !
J'ai donné ma vie au Seigneur dans une Eglise pentecôtisante, qui vivait une dichotomie entre prédication et action sociale. Elle faisait l'œuvre de Dieu par la prédication de l'Evangile, elle formait des disciples, mais pour elle les œuvres humanitaires étaient du ressort du gouvernement. Non pas que cette Eglise n'ait pas eu un cœur pour les pauvres, mais concrètement elle ne faisait rien pour eux.
Dans les évangiles, on ne rencontre pas cette dichotomie. Jésus enseignait ses disciples toute la journée et lorsque la multitude avait faim, il les nourrissait. Il ordonnait à ses disciples de nourrir la foule. Mon appel n'est pas seulement de nourrir spirituellement. Mon approche est holistique. J’essaie de développer une théologie du Royaume de Dieu qui intègre la préoccupation pour ceux qui souffrent.
Dans le collège biblique où j’ai étudié, cette dimension n'était pas présente non plus. Nous avons été formés dans tous les aspects théologiques, mais aucune dimension humanitaire n'était incluse dans les cours. Ceci m'a amené à réfléchir et une série d'événements m'ont conduit à une crise.

Quelle crise ?
Des gens ont répondu à l'Evangile. Un jour, un jeune homme qui vivait presque à la rue et dont l'amie se prostituait, a répondu à l’appel du Christ. Il me posait souvent la question : « Qu'est-ce que je fais maintenant ? » La seule chose que j'avais à lui répondre, c'était : « Reviens la semaine prochaine… » Finalement, ce jeune homme s'est suicidé. Dans l’Eglise que je servais, il y avait quelque chose qui dysfonctionnait au plus profond. Ce fut le début de ma démarche !

Il manquait une dimension fondamentale ?
Pour moi, le Royaume de Dieu devait être plus sur terre qu'une simple prédication. J'ai donc entrepris une étude sur la justice et la dénonciation des injustices, sur le traitement des pauvres et j'ai cherché des modèles. Un texte fondateur pour l'Eglise Nouvelle Vie s'est imposé : Esaïe 58. C'est notre pierre angulaire ! C'est le passage biblique que j'ai prêché lors de la deuxième semaine de mon engagement dans cette Eglise en 1993. Il y a dans ce texte une mise en question d’un peuple qui cherche le Seigneur et son intervention, qui, par dessus le marché, jeûne... En fait le jeûne qui fait plaisir au Seigneur est d'une autre nature. Pourquoi y a-t-il de l'injustice et des pauvres autour de vous ? Le Seigneur dit : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir : ‘Ouvre ta maison, donne tes vêtements à ceux qui en ont besoin…’ » Il y a dans ce texte une série de mesures que l'on appellerait aujourd'hui humanitaires.

Historiquement, il y avait dans les Eglises en Amérique du Nord deux « camps ». D'un côté ceux qui étaient attachés à l'intégrité des Ecritures et, de l'autre, les humanitaires, ceux qui s'inscrivaient dans le mouvement de l'Evangile social. Une scission s'est produite entre des humanitaires qui ne prêchaient plus l'Evangile et des prédicateurs qui ne se préoccupaient pas de l'humanitaire.
On vivait cette dichotomie, alors que notre texte d'Esaïe 58 présente les œuvres humanitaires comme profondément spirituelles. Il y a même une série de promesses bibliques qui sont liées au fait d'ouvrir la porte de sa maison, de donner son vêtement et de s'occuper des démunis. Si tu t'occupes de l'autre comme de toi-même, alors tu diras : « Seigneur et je dirai me voici » ; « On t'appellera celui qui rend le pays habitable. »
Une étude et une incarnation à long terme de chaque pensée de ce texte d'Esaïe et d'autres textes bibliques, nous ont amenés à une démarche. Les œuvres humanitaires sont pour nous aussi profondément spirituelles que la bonne nouvelle de l'Evangile. Pour nous, présenter qui est Dieu, c’est développer le Royaume de Dieu sur la terre, en rencontrant les besoins physiques et spirituels des gens.

Vous présentez un Dieu qui se soucie de toutes les dimensions de notre humanité...

Nous présentons un Dieu qui est préoccupé par l'être humain dans tous ses besoins. C'est ce que nous appelons ici de la « pré-évangélisation ». Car s'il y a des phrases très simples à comprendre dans l'Evangile, elles sont incompréhensibles pour qui a le ventre vide…
Ceci rejoint la question de mon ami : « J'ai entendu ton sermon, je m'en retourne à la rue… Et qu'est-ce que je fais maintenant ? »
Cette dimension humanitaire, en 1993, a commencé dès le dimanche suivant, de manière très pratique, avec des cartons à l'arrière de la salle de culte dans lesquels les gens amenaient de la nourriture que l'on a commencé à distribuer sur une base régulière. Nous avons communiqué à l'Eglise une vision où chaque personne a un rôle à jouer. Après 16 ans, cette vision est toujours très forte dans mon cœur. Elle n'a vraiment pas été difficile à communiquer.

N’y a-t-il pas eu d’opposition dans votre Eglise ?
Aucune opposition ! Mais nous avions un avantage. Je suis le fondateur de cette Eglise. Quand je suis arrivé ici, il n'y avait qu'une quarantaine de personnes. Par contre, nous n'avions ni budget, ni locaux et nous étions tout petits. Tous ceux qui venaient ici se joignaient à cette vision. C'était notre identité. C'était l'ADN de notre Eglise.
Les promesses d'Esaïe 58, nous les vivons depuis 16 ans. Il y a une faveur spéciale de Dieu attachée à un paradoxe. Si nous donnons à ceux qui ne peuvent rien nous donner en retour, alors Dieu va pourvoir. Il y avait un risque qu'ont relevé nombre de pasteurs : « Si tu remplis ton Eglise de pauvres, tu n'auras aucun moyen ! » Mais Dieu nous dit : « Si tu fais cela, je vais ouvrir les écluses des cieux pour toi ! Tu vas m'appeler et je vais te dire : ‘Me voici’. »

Y a-t-il des conditions pour bénéficier de l’aide que vous proposez ?
Depuis 16 ans, nous ne faisons pas d'évangélisation directe, pas d'échange de nourriture contre un sermon, pas d'œuvre humanitaire qui soit imbibée d'évangélisation. Nous voulons aider sans condition, sans favoritisme et sans discrimination. Ceci nous a valu beaucoup de critiques de la part des chrétiens : « Pff ! Vous faites un méga souper de Noël pour 500 personnes et vous ne leur annoncez même pas l'Evangile ! » Je réponds : « Non ! Chaque geste que nous faisons leur prêche l'Evangile ! »
Depuis le début, nous avons séparé Eglise et action. Il y a Eglise Nouvelle Vie et Action Nouvelle Vie. Avec deux conseils d'administration distincts. Ici, comme ailleurs, il y a une méfiance, du mépris et du cynisme par rapport au fait d’aider les démunis : « Tu les aides pour profiter de leur vulnérabilité et les endoctriner... pour les embarquer dans ta religion. »
Notre grande force est de pouvoir dire que nous sommes chrétiens, que nous avons à cœur notre société et que nous aidons les gens sans condition. Tu peux venir pendant 30 ans à Action Nouvelle Vie sans jamais venir à Eglise Nouvelle Vie.
Tout a commencé avec presque rien en 1993. Mais cette année, le budget est de 6 millions de francs. Pour nous, c'est une percée extraordinaire de pré-évangélisation. Le Maire de Longueuil, qui n'est pas chrétien, est le président d'honneur depuis 7 ans du souper au bénéfice d'Action Nouvelle Vie.
Nous n'avons qu'une théologie et qu'une philosophie, celle du cœur de Dieu. Nous nous occupons de ceux qui souffrent, sans évangélisation directe… et ça produit du fruit.
Dans une région où les Eglises sont petites, environ une centaine de membres, nous sommes une « anomalie ». Alors que l'on nous prédisait un dépérissement, c'est le contraire qui se produit. Il y a des gens avec des moyens qui ont rejoint cette Eglise. Ils aiment cette vision qui répond à une pensée présente dans le monde : « Les pauvres, c'est à l'Eglise de s'en occuper. » Notre désir est de répondre à ces besoins.
Concrètement, au lieu d'être contre l'avortement – c’est notre position ! - et de manifester devant les hôpitaux avec des pancartes en criant : « Assassins », nous avons choisi d'être pour les femmes enceintes et de les aider à garder leur enfant, en les soutenant et en les accompagnant durant leur grossesse. Des femmes de notre Eglise vont même avec elles à l'hôpital pour l'accouchement. C'est le programme « Bon départ ». Il y a des centaines de mamans qui ont décidé de garder leur enfant, parce qu'elles n'étaient plus seules. Pour nous, il est certain que c'est mieux qu'un programme contre l'avortement.

Espérez-vous que votre Eglise fasse tache d’huile ?
Nous espérons une prise de conscience progressive chez les évangéliques, afin qu'ils réalisent que le Royaume de Dieu n’est pas seulement au ciel, mais que nous sommes appelés à répandre ce Royaume ici sur cette terre en faisant beaucoup de bien en tant qu’évangéliques. Pour cela, il faut que la vision du monde des évangéliques change et, alors, selon Esaïe 58, on nous appellera : réparateurs du pays ou ceux qui rendent le pays habitable.
Un jour, juste après Noël, j'étais avec mes enfants dans un centre commercial et je croise une maman avec son enfant. Le garçon dit à sa maman : « C'est le monsieur de l'Eglise qui aide tout le monde. » Et ça, pour moi, c'est le changement de regard du monde sur l'Eglise.

Est-ce un changement de mentalité difficile à promouvoir ?
C’est un combat de tous les jours contre les préjugés. Il y a de l'opposition et l'on se fait systématiquement critiquer par certains chrétiens qui disent : « Oui, mais qu'est-ce que ça donne d'aider les pauvres si vous ne les évangélisez pas directement ? »
Notre Eglise comptait une quarantaine de membres en 1993. Ils sont aujourd'hui près de 3000 chaque dimanche au culte. 600 enfants fréquentent l'école du dimanche et un groupe de jeunes comptant 400 participants réguliers se réunit chaque semaine. Le tout encadré par 45 pasteurs. Voilà à mon sens une Eglise qui répond aux besoins, une Eglise pour aujourd'hui, une Eglise qui a un impact dans la société !
Propos recueillis par Claude Bordigoni

Note
1 Claude Bordigoni est en train d’écrire une mémoire de fin d’études à la Faculté de théologie de Lausanne (Unil) sur le thème des Eglises et de leur engagement social. Il a déjà publié sur ce site un reportage sur l'Eglise Nouvelle Vie.
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