Depuis 2012, la République centrafricaine est à feu et à sang. La Seleka, qui regroupe des rebelles musulmans – dont des mercenaires tchadiens et soudanais –, sévit contre la majorité chrétienne alors au pouvoir. Des groupes de self-défense chrétiens et animistes naissent : les anti-Balaka. Le conflit se développe de façon monstrueuse. En 2013, l’archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga, l’imam et président du Conseil islamique Oumar Kobine Layama, et le pasteur et président de l’Alliance évangélique Nicolas Guérékoyamé-Gbangou créent la plateforme interreligieuse pour la paix (Interfaith Peace Platform). Ils sont, dans la foulée, surnommés les trois « saints de Bangui ».
« Sauvegarder le fondement de nos communautés »
« Avant de nous mettre ensemble, nous avons convenu d’un idéal : nous rassembler autour de ce qui nous unit pour sauver des vies humaines, c’est-à-dire autour de la foi. Et de Dieu », précise le pasteur. « Nous avons pensé qu’il était temps de prôner le respect de l’autre, qui passe aussi par la considération de celui qui pratique une autre religion, lui fait écho l’archevêque. C’est un choix volontaire, conscient, pour sauvegarder le fondement de nos communautés, de l’humanité, car les religions sont là pour relier - religare en latin - les gens les uns avec les autres. »
Pour les trois dignitaires, en effet, le conflit en Centrafrique n’est pas religieux. Il est le fruit de frustrations et d’une pauvreté endémique.
A partir de ce cas particulier, comment les personnalités religieuses sont-elles perçues sur le terrain par les ONG aujourd’hui ? L’analyse du conseiller spécial au HCR José Riera.
Un sujet proposé par Gabrielle Desarzens pour Hautes Fréquences sur RTS-La Première