La Rencontre générale de la FREE, qui s’est déroulée le samedi 11 juin 2022 à Oron, a marqué le passage de témoin entre le Secrétaire général Philippe Thueler et la nouvelle équipe de direction. Ce fut l’occasion de revenir sur les neuf ans passés par Philippe Thueler à la tête – et au service – de la FREE, de mesurer le chemin parcouru et de se réjouir.
« Philippe, tu nous a appris à travailler ensemble, résume Marc Gallay, le vice-président du Bureau de la Rencontre générale de la FREE. Tu nous as rendus attentifs à l’importance de la qualité des relations. Tu nous a introduits au missionnel. Tu as développé en nous le souci de la transmission à la génération suivante. Tu nous a rappelé que la structure est au service de la vision. Tu as participé à la création de l’événement One’. Tu as été ‘Monsieur Covid’ durant la pandémie. Tu as participé à l’élaboration de la vision de la FREE : ‘Ensemble pour partager l’amour de Jésus-Christ avec chacun’. Tu nous a encouragés à développer une théologie en lien avec notre monde en mutation. Puis, il y a trois ans, tu nous a expliqué que tu avais l’impression d’avoir donné ce que tu avais à donner, et qu’une transition devenait nécessaire. »
Et cette transition s’est bien déroulée. Sébastien Demierre, directeur de la FREE, estime que la fédération se porte bien, qu’elle est riche de défis et de projets. « Philippe a su nous accompagner durant cette transition, mais aussi lâcher prise, renchérit Didier Suter, le responsable de l’accompagnement des Eglises. Quant à Nirine Jonah, le responsable de la théologie, de la pastorale et de l’éthique, il estime également que la transition s’est bien passée, en particulier parce qu’elle avait été bien préparée.
Motivé par la complexité des choses
De son côté, Philippe Thueler a évoqué quelques moments marquants de ses neuf années de secrétaire général de la FREE : « Il s’agit peut-être d’un défaut de physicien, mais je suis motivé par la complexité des choses. Et, dans la fédération comme dans les Eglises, j’ai rencontré cette complexité ». Philippe Thueler a mentionné plusieurs sources de complexité : fixer des priorités tout en tenant compte de la diversité des sensibilités, gérer la communication et les médias, relever les défis de la mission, de la sécularisation de notre société et d’une théologie à la fois fidèle à la Bible et en phase avec les questionnements de notre temps.
« Durant ces dernières années, la FREE a été impliquée dans dix-sept situations de crise dans les Eglises, relève Philippe Thueler. Nous avons rencontré des problèmes très divers. Cependant, toutes ces situations présentaient des points communs. Au début de chaque crise, nous avons trouvé un doute à propos de l’autre, de ses motivations et de ses compétences. Ensuite, cela dégénérait en jugements, puis en divisions… et finalement, la FREE était appelée à l’aide ».
L’ancien secrétaire général mentionne le contraste qui peut exister entre un discours évangélique encourageant l’amour et la confiance, et le vécu sur le terrain : besoin de se sentir juste à ses propres yeux, besoin de montrer sa valeur. Dans le domaine des relations, nos Eglises sont capables du meilleur et, parfois, du pire.
Pour Philippe Thueler, l’un des gros défis qui attendent notre fédération et nos Eglises est celui de l’éthique. Comment allons-nous conserver ce qui doit l’être, tout en étant prêts à changer ce qui peut l’être, afin de rester aussi compréhensibles que possible dans notre société ? Et d’autres questions complexes nous attendent également. Elles sont liées, par exemple, à la crise de l’identité que traverse notre société, aux questions énergétiques, climatiques et environnementales… sans oublier la paix dans le monde.