Les évêques sont venus manifester leur proximité aux paysans, qui se sentent toujours plus seuls dans une profession en crise. Pour rappel, un agriculteur se suicide tous les deux jours en France, selon l’Institut de veille sanitaire cité par le journal La Croix.
Ces hommes d’Eglise ne sont pas venus distribuer des bibles au Salon de l’agriculture, mais tisser de nouvelles relations qui se sont distendues, notamment par l’effet de la sécularisation. Car l’on est aujourd’hui bien loin de l’époque glorieuse de la Jeunesse agricole catholique de l’après Deuxième Guerre mondiale.
Appui spirituel en plus
Qu’en est-il en Suisse ? Depuis un an, l’association Solidarité Paysans Romandie1 travaille comme les mouvements de solidarité paysanne créés en France, mais avec la dimension spirituelle en plus. C’est-à-dire que ses deux animateurs Claude Jaccoud du Brassus et Jean-Michel Rey de St-Cergue aident des agriculteurs en détresse « qui se sentent seuls ; qui avaient du personnel autrefois ; et qui aujourd’hui sont face à des machines… pour ne gagner que 5 à 7 francs l’heure ». Outre un appui technique, un accompagnement, un coaching, les deux hommes de confession protestante évangélique proposent aussi un appui spirituel à ceux qui le désirent.
Aumônerie des champs
D’ici à parler d’une « aumônerie des champs » il n’y a qu’un pas... qu’ont franchi, en octobre dernier sur Vaud, l’Eglise évangélique réformée et l’Eglise catholique romaine qui ont nommé un aumônier. Celui-ci est financé par le Département vaudois de l’agriculture.
C’est dire que les différents milieux ecclésiaux se sentent toujours plus interpellés par ce monde agricole, à propos duquel on utilise aujourd’hui des termes comme ceux de « génocide paysan ». Une expression qui fait notamment référence à la fermeture de 1’000 fermes par an sur sol suisse.
Gabrielle Desarzens
1 Solidarité Paysans Romandie, tél. 079 3 55 77 99.
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