« Ce qu’on gagne par une reconnaissance d’intérêt public ? Mais c’est ce qu’on peut apporter en termes de soutien à nos autorités qui est intéressant », affirme Olivier Cretegny, président de la FEV. Interpelé sur l’état des travaux de ce dossier, il précise qu’une rencontre le 23 avril réunira les responsables des cinq fédérations que coiffe la FEV, des hommes de loi et des députés évangéliques. Leur but est de définir la façon d’adapter les statuts de la FEV pour qu’elle soit « formellement organisée au plan cantonal », selon le règlement d’application vaudois sorti en novembre dernier.
« Une fois reconnus d’intérêt public, nous serons consultés sur tout projet qui nous concerne, se réjouit-il. Et nous voulons travailler en faveur de la paix, en donnant de l’importance par exemple à la famille et aux plus démunis d’entre nous. » Autre intérêt de taille pour les communautés religieuses candidates à la reconnaissance d’intérêt public : la présence officielle d’aumôniers dans les prisons et hôpitaux, qui est actuellement accordée à bien plaire. « Et puis nous aurons une identité plus claire dans nos relations avec l’Etat et pourrons accéder aux données du contrôle des habitants. »
Les Eglises se vident...
« Les Eglises se vident et cette reconnaissance nous permettrait d’obtenir les coordonnées des nouveaux Anglicans qui s’installent dans le canton », lui fait écho à Pully Rosemary Raedler, en charge du dossier pour cette communauté religieuse. Le souci de se constituer en assemblée vaudoise est également présent chez les Anglicans : « Avant de déposer notre dossier, nous devons créer une association qui regroupe les différentes Eglises anglicanes présentes dans le canton et les catholiques chrétiens auxquels nous sommes liés. » Les assemblées annuelles des paroisses ont lieu ces jours et elles doivent modifier leurs statuts en vue de se regrouper en une seule communauté religieuse. Selon le calendrier fixé, Anglicans et Vieux catholiques prévoient de déposer leur demande fin juin auprès du canton.
Démonstration d’une intégration
Du côté musulman, l’Union des associations musulmanes vaudoises (UVAM) doit se réunir le 11 mai pour discuter de son dossier de demande de reconnaissance d’intérêt public. « A lui seul, notre vœu de reconnaissance est la démonstration de notre intégration dans le pays où nous vivons », indiquait récemment son président Pascal Gemperli dans les colonnes du quotidien 24 Heures. Il ajoutait cependant que les membres de l’UVAM se posaient beaucoup de questions par rapport au risque de refus.
Une fois la demande de reconnaissance déposée, l’examen du dossier par une commission d’experts peut prendre jusqu’à cinq ans.
Actuellement, seuls les Eglises réformée, catholique romaine, ainsi que la communauté israélite sont reconnus par l’Etat de Vaud.
Gabrielle Desarzens