A la dernière Assemblée générale de la FEV, vous avez été élu vice-président. Pratiquement, en quoi consiste votre rôle ?
Je vais le découvrir maintenant ! Cela fait six ans que je suis membre du comité, avec la responsabilité de faire le lien avec l’Etat et le monde politique, dans le dossier de la demande de reconnaissance. Lorsque Béatrice Métraux était en poste, le contact était plus rare et compliqué. Depuis que Madame Luisier a repris le Département des institutions et du territoire et que Pascal Van Griethuysen est le délégué aux Affaires religieuses, le contact est plus régulier et fécond. Nous étions dans l’idée de construire un partenariat et ils sont dans cette même logique.
Justement, comment qualifiez-vous les relations avec l’Etat ?
Nous sentons une considération évidente de leur part. Nous avons passé le cap de la méfiance pour construire un partenariat, et l’enjeu est qu’il soit durable. Alors nous sommes plutôt dans une démarche de recherche de solutions. Quand il y a des points d’accroches, nous pouvons l’exprimer et nous sommes écoutés. Le délégué aux Affaires religieuses s’engage pleinement dans ce processus qui vise à ce que les évangéliques soient reconnus d’intérêt public. Pour cette raison, Madame Luisier et lui souhaitent que notre dossier soit le plus complet possible pour le présenter au Conseil d’Etat et par la suite au Grand Conseil. Nous bénéficions de leur connaissance du terrain.
Dans ce processus de demande de reconnaissance, les Eglises membres de la FEV sont entrées dans une nouvelle étape…
Trois ou quatre Eglises locales ont rendu leur dossier complet, plusieurs sont en train d’y travailler et plusieurs autres doivent se mettre en route. Il s’agit de réunir différents types de documents. Par rapport au début, la feuille de route a évolué plutôt en faveur des Eglises et il n’y a plus d’éléments problématiques. Le comité de la FEV considère que cette feuille de route est praticable pour les Eglises. Pour toute question ou conseils, il faut s’adresser à Maxime Jaquillard, pasteur à Gimel, qui est le répondant pour la FREE.
De nouvelles Eglises sont-elles intéressées à rejoindre la FEV ? Au contraire, y a-t-il des désengagements ?
Les Eglises membres sont celles qui se sont engagées dans le processus de reconnaissance auprès de l’Etat. Comme une Eglise ne peut pas devenir membre en cours de route, l’AG de la FEV a validé le statut « d’Eglises amies », qui rencontre un certain succès. Les Eglises qui se désengagent du processus deviennent donc des Eglises amies. Il est vrai que dans certaines d’entre elles, ce processus de reconnaissance reste un vrai sujet de débat. De même, de nouvelles Eglises nous ont rejoints alors qu’elles n’étaient pas engagées au départ. Les Eglises amies contribuent au ministère de l’aumônerie.
Le processus de reconnaissance a amené les évangéliques à être davantage en contact avec les autres confessions et religions du canton. Pouvez-vous développer ?
La FEV effectue un travail de représentativité auprès de différentes instances en matière religieuse ou dans le domaine de l'aumônerie. Dans le domaine religieux, la FEV préside actuellement la plateforme interreligieuse vaudoise, pour laquelle notre comité met à disposition sa secrétaire. Elle rencontre régulièrement le Conseil synodal de l’EERV et a rencontré la Fédération ecclésiastique catholique romaine.
Dans le domaine de l’aumônerie, le pasteur évangélique Luc Hausmann a été nommé président du conseil cantonal de l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques pour une année. Des responsables évangéliques suivent aussi la formation « Communautés religieuses, pluralisme et enjeux de société », proposée par l’UNIL, en collaboration avec la Commission consultative en matière religieuse. Cela démontre que les évangéliques ont une place à prendre dans le dialogue avec d’autres croyants et avec la société.