«Henri Girard: ‘Faire reverdir le Sahel grâce aux bocages du nord de la France’», une chronique StopPauvreté/Radio R de Serge Carrel

Serge Carrel vendredi 31 janvier 2020

Face à la crise climatique, au Sud comme au Nord, des chrétiens ont relevé les défis de la crise écologique et proposent une manière de cultiver la terre respectueuse de la Création de Dieu. Départ pour le Burkina Faso avec Henri et Marthe Girard dans une chronique Radio R/ StopPauvreté.

Henri Girard est d’origine française. Il vit depuis 30 ans au Burkina Faso où il est marié à Marthe, une Burkinabé.

En 1989, Henri s’installe dans le village de Guiè à 60 kilomètres au nord de Ouagadougou. Ce technicien agricole a fait un rêve : « Faire reverdir le Sahel ! » L’homme est un enfant de la terre. Ses parents ont une ferme dans l’Avesnois, dans le département du Nord, entre France et Belgique. Dans les années 70, il ressent l’appel du Sud. Autour de la vingtaine, il bourlingue quelque peu dans cette Afrique sahélienne, marquée par la désertification, l’appauvrissement des sols et la famine.

A l’écoute des villageois

En 1989, Henri Girard s’installe donc dans le village de Guiè. Il commence très modestement. Il se met à l’écoute des villageois. Il découvre les techniques agricoles qui sont les leurs… et petit à petit, en tâtonnant avec des amis burkinabés, comme il le relève dans un livre-interview (1), il met au point des techniques agricoles qui visent tout d’abord à structurer la terre des paysans en parcelles. Comme dans certaines régions du nord de la France ou d’Angleterre, ces parcelles sont entourées de haies avec du grillage qui permet d’empêcher les animaux de pénétrer sur la terre cultivée.

Des mares en bas des parcelles

Pour bénéficier au maximum des ressources hydriques de la région, au bas de chacune de ces parcelles, Henri Girard installe une sorte de mare qui va collecter l’eau et permettre ainsi d’en bénéficier lorsque la saison sèche est venue. Pour compléter le tableau de ces changements dans les techniques de culture, ce technicien agricole promeut ce qu’on appelle sur place le zaï, une technique qui vise à creuser régulièrement sur la surface du champ des trous de 30 à 40 centimètres de large et de 20 centimètres de profondeur, d’y mettre du compost, de recouvrir avec un peu de terre, puis d’y semer les céréales qui vont être cultivées.

Ces techniques permettent aujourd’hui aux quelque 10'000 personnes qui bénéficient de ce programme de récolter deux à trois fois plus qu’avec les moyens de cultiver traditionnels. De quoi, dans les années avec la pire des pluviométries, avoir suffisamment à manger pour passer la saison sèche.

La foi, une motivation importante pour rester sur place

Qu’est-ce qui a motivé Henri Girard à rester sur place pendant plus de 30 ans ? Dans le livre d’entretiens « Wégoubri, un bocage au Sahel », il répond à Frédéric Baudin qui l’interroge : « Ma foi m’a aidé, d’un point de vue personnel, à accomplir ce projet : ma motivation a gagné en profondeur, j’y ai puisé une force et une inspiration nouvelles qui ont donné davantage de sens à mon engagement initial, notamment pour que l’être humain vive de façon plus harmonieuse avec le milieu naturel qu’il est appelé à cultiver et conserver » (1).

Henri et Marthe Girard, un exemple de foi qui, avec leur ONG Terre verte, transporte les montagnes… ou plutôt non… fait reverdir le désert au bénéfice de tous !

Serge Carrel

Sur le site de l’association Terre verte, les personnes que le parcours de Henri Girard intéresse, peuvent découvrir le livre d’entretiens avec Frédéric Baudin : « Wégoubri, un bocage sahélien » ou le documentaire « Wégoubri ».

Notes
1 Frédéric Baudin, Wégoubri, un bocage sahélien. Entretiens avec Henri Girard, s. l., CEM, 2017, 208 p.
2 Ibidem, p. 64.
  • Encadré 1:

    La seconde partie du film « Wégoubri »

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