Le Locle : un bilan de l’exposition biblique des Eglises

jeudi 20 novembre 2014

En septembre, plusieurs Eglises du Locle ont collaboré dans la présentation de l'exposition La Bible, patrimoine de l'humanité, dans sa version compacte. Elles en tirent un bilan positif et mentionnent deux défis importants. Le premier : le matériel mis à disposition doit être complété avec des activités pédagogiques, interactives et audiovisuelles. Le second : il est nécessaire d'investir très sérieusement dans la communication.

Du 4 au 21 septembre dernier, les Eglises protestantes du Locle – évangéliques et réformée – ont présenté l'exposition de l'Alliance biblique française : La Bible, patrimoine de l'humanité dans sa version compacte, destinée avant tout aux écoles. Constituée de six modules, cette exposition montre comment et dans quel contexte la Bible a été écrite, transmise et traduite. Elle explique également comment elle a contribué à façonner de nombreuses cultures et comment son message concerne chaque personne.

Une exposition à compléter par des éléments interactifs

« En elle-même, l'exposition est un peu aride, reconnaît Stéphane Perrenoud, membre de l'équipe d'organisation et de l’Eglise évangélique libre (FREE) de la ville. Les six panneaux ont besoin d'être complétés par un contenu pédagogique et ludique. » « Ces panneaux proposent beaucoup de contenu et il est facile de s'y perdre, renchérit Daniel Salzmann, pasteur dans l’Eglise évangélique libre du Locle (FREE). Les organisateurs ont donc été bien inspirés de prévoir un matériel pédagogique sous forme de questionnaires adaptés aux enfants, aux adolescents et aux gymnasiens. » Il s'agissait de jeux de piste proposant aux jeunes de chercher des informations sur les panneaux.

Les questionnaires pédagogiques ont été conçus par un couple pastoral du Locle. Ils ont ensuite été cédé à la Société biblique suisse, afin que celle-ci puisse les proposer à d'autres utilisateurs de l'exposition itinérante.

Les organisateurs ont également prévu plusieurs attractions autour des panneaux de l'exposition : une réplique fonctionnelle de la presse de Gutenberg, une Torah prêtée par la synagogue de La Chaux-de-Fonds, des bibles, un gros évangile en braille, un coin-enfants avec des vidéos, une buvette et un stand de littérature. De plus, les trois vendredis soirs ont été mis à profit pour proposer des animations culturelles en lien avec l'exposition : un concert pour les jeunes, un concert de musique vocale classique et une conférence intitulée Bible et art.

Une organisation très appréciée

Le matériel pédagogique, les animations autour de l'exposition et l'accueil des enfants des classes d'école par des guides ont été très appréciés des professeurs venus avec leurs classes. Plusieurs ont relevé que, grâce à cet accueil, ils n'avaient pas eu besoin de faire de discipline et qu'ils avaient pu profiter eux-mêmes de l'exposition.

Les organisateurs ont également donné des liens internet vers des Bibles pour téléphones portables, iPhone et Androïde. L'exposition montre des bibles imprimées, mais elle n'entre pas dans le monde des nouvelles technologies.

« L'exposition et les trois soirées culturelles nous ont permis d'accueillir quelque 1100 personnes, commente Daniel Salzmann. La participation est allée crescendo durant le temps de l'exposition. » « Globalement, la participation a dépassé nos espérances, renchérit Stéphane Perrenoud. Il faut se rappeler que le Musée des beaux-arts du Locle ne reçoit pas plus de 3000 visiteurs par année. De plus, nous avons finalement accueilli 14 classes, alors qu'aucune n'était inscrite au moment de l'ouverture de l'exposition. »

Le défi de la communication

L'un des gros défis lié à l'organisation de l'exposition a été celui de la communication. L'essentiel des 10'000 francs du budget a été englouti dans la publicité, notamment des affiches et un tout-ménage destinés à la ville du Locle. Le résultat de cette communication a été variable.

« Le vernissage de l'exposition a clairement été décevant, commente Daniel Salzmann. Les autorités politiques de la ville avaient été invitées, mais nous n'avons vu personne. Nous n'avons même pas reçu de réponses à nos invitations. Nous n'avons pas non plus vu un journaliste et l'exposition n'a pas été mentionnée dans le catalogue des activités culturelles de la ville. » Cette situation montre peut-être que, dans une commune qui vote à gauche et qui n'est pas particulièrement sensible aux Eglises, un travail de contact à long terme serait nécessaire. « A une autre occasion, nous devrions peut-être chercher un relais auprès de quelques conseillers municipaux originaires de nos Eglises », conclut le pasteur de l’Eglise évangélique libre.

Quant à la réponse des écoles, elle a été contrastée. Malgré une lettre de recommandation du Département de l'instruction publique de Neuchâtel, aucune école de La Chaux-de-Fonds n'a fait le déplacement. Par contre, des écoles du Locle et de Fleurier ont joué le jeu.

Un enseignant non croyant est venu avec sa classe et a trouvé l'exposition bien faite et respectueuse des croyances. Il a eu le sentiment de ne pas avoir été piégé par un prosélytisme plus ou moins caché. Par contre, quelques chrétiens ont jugé que l'exposition était trop culturelle et pas assez spirituelle.

« Pour ma part, je retiens une leçon importante de cette expérience, note Daniel Salzmann. La Bible nous dépasse. Elle n'appartient pas aux Eglises, évangéliques ou autres. Elle touche les gens bien au-delà de nous, et c'est très bien ainsi ! »

Claude-Alain Baehler

  • Encadré 1:

    Une exposition, deux déclinaisons

    L'exposition La Bible, patrimoine de l'humanité, élaborée avec le concours de l’Institut européen en sciences des religions, a été conçue en deux versions, l'une complète (350 m2) et l'autre plus modeste (60 à 100 m2), destinée à des publics scolaires.

    L'exposition complète comporte six stands thématiques. Ceux-ci sont interactifs grâce aux ressources multimédia. Le visiteur découvre comment la Bible a été écrite, transmise et traduite ; comment elle rencontre les cultures du monde et inspire les artistes.

    L’exposition destinée aux publics scolaires peut parfaitement intéresser des adultes. Elle est composée de six panneaux présentant six thèmes : genèse de la Bible, transmission de la Bible, traductions de la Bible, contexte historique et géographique dans lequel la Bible a été écrite, influence de la Bible sur les cultures, message de la Bible. Dix bibles, deux présentoirs « parfums de la Bible », un logiciel de présentation d’œuvres d'art et des questionnaires pédagogiques viennent compléter l'ensemble.

    Plus d’infos.

  • Encadré 2:

    Le livre le mieux vendu : une Bible Lego

    Parmi les livres vendus durant l'exposition, une bible pour enfants – et adultes – a connu un succès incontestable : La Bible en 1001 briques, Nouveau Testament, écrite et illustrée par Brendan Powell Smith. Il s'agit d'une bande dessinée réalisée à partir de photos de constructions en Lego.

    Le livre est divisé en trois sections : les évangiles, les Actes des Apôtres et l'Apocalypse de Jean. Grâce aux briques et aux figurines Lego, nous retrouvons Jésus dans la crèche, avec Pierre sur le lac de Galilée, sur la croix, ressuscité. Nous découvrons également des riches qui ont des problèmes, un bon samaritain aux cheveux crépus, l'apôtre Paul avec une longue barbe, l'Agneau immolé de l'Apocalypse, le dragon rouge à sept têtes, la nouvelle Jérusalem...

    Grâce aux talents de Brendan Powell Smith, les Lego ont un excellent pouvoir évocateur. Plusieurs scènes de l'Apocalypse sont particulièrement réussies. Et, manifestement, beaucoup d'enfants sont rejoints par ce langage qu'ils connaissent et pratiquent.

    Brendan Powell Smith, La Bible en 1001 briques, Nouveau Testament, Lyon, Première partie, 2013, 270 p.

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