Suisse romande : une Haute Ecole de théologie s’annonce pour la rentrée 2016 ou 2017

David Richir, pasteur et enseignant évangélique, et Gérard Pella, pasteur réformé.
David Richir, pasteur et enseignant évangélique, et Gérard Pella, pasteur réformé.
lundi 23 mars 2015 icon-comments 3

Le projet couvait depuis de nombreux mois. Finalement l’équipe de pasteurs et de théologiens qui s’étaient réunis autour d’un projet de nouveau lieu de formation, rassemblant réformés et évangéliques, se lance. Les premiers étudiants pourraient être accueillis dans un Institut biblique Emmaüs métamorphosé en HET-pro à la rentrée 2016.

Le projet de Haute Ecole de théologie protestante devrait accueillir ses premiers étudiants à la rentrée 2016 ou 2017. Début 2015, un comité de pilotage et plusieurs groupes de travail se sont constitués afin de concrétiser ce projet. Ancrée dans une identité protestante, réformée et évangélique, cette Haute Ecole de théologie protestante, professante et professionalisante (HET-pro) proposera des formations académiques de haut niveau dans une perspective interdisciplinaire.

Un lieu de formation avec un projet spécifique

La nouvelle Haute Ecole ne souhaite pas concurrencer les institutions en place, mais offrir une nouvelle formation correspondant aux nouveaux besoins des chrétiens et des Eglises aujourd’hui, dans les domaines de la jeunesse, du social, de l’accompagnement spirituel, de l’interculturalité par exemple.

Concrètement, elle dispensera un diplôme, un bachelor, un master et du perfectionnement professionnel. Pour atteindre ses buts, la HET-pro désire créer des collaborations avec les Eglises, les facultés et instituts de théologie universitaires, ainsi qu’avec les instituts bibliques de Suisse et d’ailleurs. Elle sera animée par des professeurs au bénéfice d’un doctorat et par des intervenants très compétents dans un domaine donné.

Une identité théologique évangélique et réformée

L’Institut biblique et missionnaire Emmaüs à Saint-Légier (IBME) s’est associé à ce projet et devrait accueillir les premiers étudiants dans une institution qui aura connu une métamorphose profonde. Selon son acte fondateur, la HET-pro s’enracine dans la révélation biblique. Son identité « s’exprime notamment par le Symbole de Nicée-Constantinople, la confession de foi du Réseau évangélique suisse et les Déclarations du Mouvement de Lausanne (Lausanne, Manille, Cape Town) ». Elle s’inscrit aussi dans la lignée des grandes confessions de foi de la Réforme : Catéchisme de Heidelberg, Confession helvétique postérieure…

Du point de vue financier, la HET-pro bénéficiera de l’écolage de ses étudiants, des dons de particuliers et de la générosité de fondations.

« Nous pensons qu’il y a un public pour une telle formation, explique David Richir, le chef de projet pour la mise en place de la HET-pro. Nous allons offrir une formation professionalisante qui intègre à la fois des convictions professantes et une spiritualité forte, ce que les étudiants ne découvrent pas dans les facultés protestantes romandes. De plus les besoins en pasteur(e)s vont aller croissant ces prochaines années au vu du nombre d’entre eux sur le point de prendre leur retraite. Notre formation par la pratique devrait par ailleurs permettre à nombre d’étudiants de faire par la suite le saut de la faculté de théologie classique. »

Un ancien président de l’EPFL en père du projet

C’est en 2010 que, sous l’impulsion de Jean-Claude Badoux, ancien président de l’EPFL et du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, des pasteurs et des théologiens réformés et évangéliques se sont rassemblés autour de ce projet. Ils souhaitaient unir les forces vives du protestantisme romand et proposer une nouvelle formation en théologie, complémentaire de celle dispensée par les facultés de théologie en place. Un tel institut de formation supérieure a été envisagé sur le modèle des Hautes Ecoles spécialisées (HES) en Suisse ou sur celui des « Kirchliche Hochschulen » en Allemagne.

Serge Carrel avec le dossier de presse

Le site de la HET-pro.

3 réactions

  • Marie-Claude Pellerin mercredi, 25 mars 2015 11:05

    Intéressant de lire l'avis de l'Eglise réformée. Je ne propose pas ce lien dans un but polémique. Mais je pense qu'il est bon d'avoir une vue d'ensemble des différentes visions : réformées et évangéliques.

    http://protestinfo.ch/201503247365/7365-les-eglises-reformees-romandes-ne-soutiennent-pas-la-haute-ecole-de-theologie.html#.VRKGQfmG-Sr

  • Désiré Rusovsky vendredi, 27 mars 2015 11:25

    Je trouve qu'il y a une contradiction flagrante dès le début:
    " Son identité « s’exprime notamment par le Symbole de Nicée-Constantinople, la confession de foi du Réseau évangélique suisse et les Déclarations du Mouvement de Lausanne (Lausanne, Manille, Cape Town) ». Elle s’inscrit aussi dans la lignée des grandes confessions de foi de la Réforme : Catéchisme de Heidelberg, Confession helvétique postérieure…"
    Alors Écritures ou confessions de foi humaines marquées par des époques et des contextes différents du nôtre?
    Pourquoi vouloir imposer de tels filtres à l'enseignement de la théologie?

  • Jean-Denis Kraege dimanche, 29 mars 2015 13:21

    Certes il n'y a plus à proprement parler de faculté de théologie à Lausanne. Reste pourtant Genève, Paris-Montpellier, Strasbourg. Alors pourquoi une école de théologie qui se soumet à des confessions de foi ? Toute confession de foi et celles choisie par la les initiants de la HET-pro rendent, en effet, impossible une soumission à la critique non prioritairement de la raison, mais de la parole de Dieu. Et pourquoi se réfugier derrière des confessions de foi plutôt que de se laisser interpeller par les vraies questions de l'existence ? Sous des apparences « à la page » de cette future école, on nous ressert un traditionalisme frileux, le refuge dans des carcans liberticides alors que tout le ministère de Jésus a été de remettre en question l'attachement aux « traditions des hommes » (Marc 7.8) et de promouvoir la réelle liberté de qui est attaché aux « vues de Dieu » plutôt qu'à celles des hommes (Marc 8.33)...

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !