Yaëlle et Nicolas Frei lancent un cours en ligne « 90 jours pour abandonner la pornographie ». Avec cette nouvelle offre en Suisse romande, ces anciens porno-dépendants proposent sept sessions qui permettent de découvrir l'envers du décor de l'industrie du X, de mettre en place des outils concrets pour s'en sortir et de construire une vie épanouissante, libre de la pornographie. Les vidéos sont accompagnées d'un livret de 70 pages.
Le cours en ligne est disponible depuis le site innocence.ch et offre l'avantage d'être plus flexible, car accessible partout à l’aide d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone. Actuellement, un jeune sur cinq regarde du porno au moins une fois par semaine[1], et de plus en plus d'experts s'inquiètent des répercussions néfastes sur eux.
L’organisation Innocence propose en plus trois nouveaux ateliers en présentiel. Un premier aura lieu en janvier à Genève (Petit-Lancy) et deux autres à Vevey et à Estavayer-le-Lac au mois d'avril.
Ces cours s’adressent à toute personne qui lutte avec une consommation problématique de pornographie et qui souhaite en sortir. Le programme se concentre sur le potentiel de chacun afin d'encourager à construire une vie qui a du sens, des relations épanouissantes et un avenir rempli d'espérance. Le but est d'amener le participant à se questionner, à se lancer des défis, à se connaître davantage et à apprendre à affirmer son identité pour que la pornographie ne soit plus nécessaire pour se sentir bien.
Yaëlle et Nicolas Frei, d’anciens porno-dépendants
Yaëlle et Nicolas, aujourd'hui mariés, ont tous deux développé la même addiction à la pornographie durant leur plus jeune âge, avant même de se connaître. En 2013, ils sont partis pour un voyage de deux mois en Afrique du Sud. Un peu par hasard, ils se sont retrouvés catapultés dans une maison qui accueillait des filles mineures, victimes du trafic humain. Cette expérience leur a permis de prendre conscience qu’une consommation de pornographie n’est pas sans lien avec la traite des êtres humains. À travers le monde, des millions d'hommes, de femmes et même d’enfants se retrouvent prisonniers et obligés de s’exhiber devant une caméra, trop souvent dans des conditions inhumaines. Cette expérience a révélé qu’il y avait des victimes à la fois derrière l'écran et devant l’objectif.
Un jeune sur cinq regarde de la pornographie chaque semaine
Actuellement, 21% des 14-24 ans regardent au moins une fois par semaine du porno et 5% admettent en regarder plusieurs fois par jour[2] ! Parmi les répercussions néfastes sur les jeunes, on trouve des crises d'anxiété, des troubles du sommeil, une perte de l'estime de soi ou encore une représentation des rapports sexuels faussée.
Du côté de la production du matériel pornographique, des femmes et des hommes sont exploités et victimes de pratiques humiliantes et le droit du travail est bafoué... C’est là le quotidien des acteurs et actrices porno en France voisine, constate le journaliste Robin d'Angelo, après plus d'un an en immersion dans l'industrie du porno amateur en France[3].
Retrouvez plus d'informations et les inscriptions sur www.innocence.ch.
[1] Voir l’étude réalisée par Ipsos pour le Fonds Actions Addictions, la fondation Gabriel Péri et la Fondation pour l’innovation politique. Elle a été réalisée en ligne sur un échantillon de mille jeunes de 14 à 24 ans. http://www.gabrielperi.fr/les-addictions-chez-les-jeunes-(14-24-ans).html
[2] Voir l’étude réalisée par Ipsos pour le Fonds Actions Addictions, la fondation Gabriel Péri et la Fondation pour l’innovation politique. Elle a été réalisée en ligne sur un échantillon de mille jeunes de 14 à 24 ans. http://www.gabrielperi.fr/les-addictions-chez-les-jeunes-(14-24-ans).html
[3] Robin D’Angelo, Judy, Lola, Sofia et moi, Paris, Goutte d'Or, 2018. https://www.payot.ch/Detail/judy_lola_sofia_et_moi-robin_d_angelo-9791096906109