Beaucoup demandent à la science des preuves de l’existence de Dieu. Il s’agit là de chercher dans le monde des signes de son créateur. Or Dieu n’est pas dans le monde, il est au-dessus, au-delà de monde - «transcendant», en jargon philosophique. Permettez-moi une analogie à ce sujet. Pensez à un grand auteur de fiction, de ceux qui inventent tout un univers, comme J. R. R. Tolkien ou G. R. R. Martin. Le monde qu’ils créent n’existe que par leur volonté, et rien ne s’y passe sans qu’ils l’aient décidé. Pourtant, aucune action au sein de leur monde ne leur est attribuée. Du point de vue des personnages, aucun phénomène n’est causé par l’auteur, tout a une cause et une explication suffisante à l’intérieur du monde de l’histoire. Demandez à Gandalf ou Aragorn qui est J.R.R. Tolkien, ils n’en auront aucune idée.
Dieu, en dehors de l'univers qu'il a créé
De la même manière, nous pouvons sonder la matière et fissionner les atomes sans y trouver Dieu, monter au-dessus des nuages sans l’y voir, braquer à l’infini nos plus puissants télescopes sans l’apercevoir. Nous pouvons comprendre la formation des étoiles, des galaxies et le foisonnement du vivant comme des phénomènes naturels, à l’intérieur de l’univers, et n’expliquer aucun phénomène comme action directe de Dieu. Tout cela n’a aucune incidence sur l’existence du Dieu qui a tout fait, qui a mis en place les lois naturelles qui régissent notre monde, et par la volonté de qui nous existons.
Restons cependant conscients des limites de la comparaison. Un personnage de roman n’a aucune existence propre, ni ressenti ni responsabilité, alors que le Dieu tout-puissant a le pouvoir de nous donner une existence réelle et une possibilité d’agir par nous même.
Quand Dieu se rend visible....
Et puis rien n’interdit à l’auteur de se faire apparaître dans son œuvre, tel un peintre de la renaissance qui inclut son propre visage dans un tableau, Alfred Hitchcock qui fait de courtes apparitions dans ses films, ou Joël Dicker qui se met en scène dans une enquête fictive dans L'Énigme de la chambre 622. C’est précisément ce que Dieu fait à Noël, il devient un personnage à l’intérieur du monde qu’il a créé. Il aurait pu rester un dieu-horloger comme l’envisageait Voltaire, un créateur qui conçoit le monde et n’y agit pas, ou dont l’action reste invisible. Mais Dieu a choisi d’intervenir de manière visible, par d’occasionnels miracles, par des prophètes dans la bouche desquels il a mis ses paroles.
Et en Jésus de Nazareth, Dieu devient une personne humaine comme nous, avec le même corps, les mêmes souffrances et émotions. Personne ne peut voir Dieu tant qu’il reste extérieur à son œuvre, mais il entre dans l’histoire pour se faire connaître, pour permettre à l’humanité d’être en relation avec lui et de savoir quel est son caractère. Alors, si nous réfléchissons à la question de Dieu, ne cherchons pas à prouver ou infirmer son existence par l’étude du fonctionnement du monde : si Dieu est, il est au-delà de cela. Mais découvrons en particulier Jésus-Christ, et comment Dieu se montre en lui.