Liliane Favarger est une femme pétillante et lumineuse. La rencontre est fixée dans un centre Ikea... et le café se prend après avoir passé en revue bibliothèques et cuisines en kit. La quadragénaire commente les meubles, touche les tables, puis, au rayon cafétéria, se choisit enfin un muffin : « On partage ? » Co-responsable des Petits Déjeuners Contact en Suisse romande, elle vient de créer « la petite sœur » de ces rendez-vous sous l’appellation « Brin d’histoire ». Ces rencontres se veulent plus intimistes et chaque femme peut y témoigner du changement qu’elle a vécu avec Jésus et faire valoir qui elle est, explique-t-elle. Après avoir testé la formule dans des tea-rooms, elle pense se rabattre sur une solution « brunch à domicile », qui permet quand même plus de liberté, le fond sonore en moins.
Le partage de choses essentielles
Cette femme qui vit à Mies (VD) avec sa famille s’investit donc beaucoup dans les cercles féminins. Elle est d’ailleurs l’une des chevilles ouvrières de la rencontre « Oser » du 9 mai prochain chapeautée par Femmes 2000 (voir encadré) : une journée « pour les femmes qui ont soif d’être sel et lumière pour Christ dans leur famille, leur Eglise, leurs loisirs, leurs amitiés », peut-on lire sur l’invitation. Pour Liliane, les rencontres féminines ont ceci de particulier que leurs participantes échangent rapidement des choses essentielles. Au niveau plus personnel, elle ajoute avoir souffert dans sa propre féminité et continuer de guérir au contact d’autres femmes et surtout de ce Dieu de Jésus-Christ, qui l’aide à s’accepter et à intégrer les différentes blessures, dont elle a souffert dès ses premières années de vie.
Enfance dans les Caraïbes
Pourtant Liliane a baigné dans la marmite chrétienne depuis toute petite. Enfant de missionnaires, aînée d’une fratrie de quatre, elle a vécu de l’âge de 4 à 20 ans dans les Caraïbes, « ce qui devrait être interdit aujourd’hui dans la loi missionnaire, s’exclame-t-elle en riant. Car il est beaucoup trop difficile de s’intégrer ensuite en Suisse à l’âge de 20 ans : vous imaginez ? » A 30 ans, elle est mariée et a trois enfants. Et c’est la crise : « Mon mariage tenait à un fil, j’aurais pu tout quitter. J’ai réalisé que j’étais complètement vide émotionnellement. J’ai alors crié à Dieu et l’ai connu enfin de façon plus tangible. » A 40 ans, elle entreprend une thérapie, puis met à jour des secrets de famille, « comme une sortie des eaux ». Elle sourit. Et dit avoir senti alors au travers de ce chemin un accueil de la part de Dieu dont elle se sent véritablement aimée aujourd’hui. « Et ça change tout. J’en suis émerveillée... et j’aime le partager ! »
Gabrielle Desarzens