Libye : les minorités chrétiennes dans le collimateur

mardi 19 mars 2013
Des exactions contre les minorités chrétiennes se multiplient en Libye. Au Caire, des troubles ont lieu suite à l’annonce de la mort dans une prison libyenne d’un copte égyptien.
L’annonce il y a une semaine de la mort dans une prison libyenne du copte égyptien Ezzat Hakim Atallah, arrêté sous l’inculpation de prosélytisme, a provoqué au Caire la colère de chrétiens. Des manifestants continuaient lundi 18 mars de bloquer l’ambassade libyenne.
En réaction, l’Eglise orthodoxe copte de la ville de Benghazi, en Libye, a été incendiée à nouveau le 14 mars et 4 nouveaux chrétiens ont été arrêtés samedi 16 mars.
Face à cette escalade de violence, le pape des coptes, Tawadros II, a passé l’après-midi de dimanche en compagnie de l’ambassadeur libyen au Caire afin d’obtenir la libération des quatre prisonniers chrétiens.
 
Interpellation dans un marché
Ezzat Hakim Atallah faisait partie d’un groupe d’une cinquantaine d’Egyptiens coptes qui ont tous été interpelés le 26 février dans un marché de Benghazi. Accusés d’être des missionnaires, ils auraient été maltraités par la foule avant d’être arrêtés sur ordre du ministère de l’Intérieur. La plupart d’entre eux a par la suite été libérée et expulsée du pays car, selon les autorités libyennes, ces hommes seraient « entrés illégalement » dans le pays. Quatre d’entre eux ont cependant été transférés dans une prison libyenne, dont Ezzat, qui y est est décédé dimanche 10 mars.
Selon deux coptes libérés dont les propos ont été recueillis par l’Associated Press, des salafistes sous le commandement de l’islamiste et ex-rebelle Hemad Wassam Bin leur ont rasé la tête, ont menacé de la couper selon la charia tout en leur montrant leurs épées. « Ils nous ont traités d’une manière très brutale, y compris en nous obligeant à insulter notre Pape Shenouda » (le pape des coptes décédé l’an dernier.
 
Musulmans du pays également menacés
Les responsables de ces attaques à l’encontre des chrétiens sont les fondamentalistes islamiques, qu’on appelle communément les salafistes djihadistes. Ceux-ci sont partisans d’une interprétation littérale de l’islam et veulent, par la force, ré-islamiser les pays traditionnellement musulmans.
Les chrétiens de Libye ne sont pas les seuls à être dans la cible de ces extrémistes : des centaines d’attaques ont été menées en Libye contre des mosquées, des tombes de saints et des sanctuaires musulmans. Dans le centre de Tripoli, un groupe radical a par exemple détruit en août dernier la mosquée Sha’ab ad-Dahman et environ 50 tombes soufies, dont celle d’un grand érudit libyen.
 
Des congrégations religieuses quittent le pays
Cet avènement du salafisme en Libye remonte à la chute de Mouammar Kadhafi. Selon un Père catholique sur place, les 41 ans de son régime ont toujours autorisé les activités des minorités religieuses. Depuis, les cas d’agression ou les attaques contre elles ont considérablement augmenté, poussant d’ailleurs plusieurs congrégations à quitter le pays.
Des sœurs franciscaines, engagées pourtant dans le travail hospitalier et l’accompagnement de personnes âgées, sont encore parties en janvier de ce pays à 97% musulman.
Gabrielle Desarzens
Publicité

Twitter - Actu évangélique

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • « J’ai été un bébé volé du Sri Lanka »

    Ven 03 novembre 2023

    Il y a quelques années, un trafic d’enfants proposés à l’adoption à des couples suisses secouait l’actualité. Sélina Imhoff, 38 ans, pasteure dans l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin, en a été victime. Elle témoigne avoir appris à accepter et à avancer, avec ses fissures, par la foi. Et se sentir proche du Christ né, comme elle, dans des conditions indignes. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !