Le réformateur Martin Luther lutte pour remettre à l’honneur la doctrine biblique de la « justification par la foi » qu’il considère comme mise à mal dans la prédication catholique. Il rappelle que le salut est reçu par le croyant comme une grâce de Dieu, dont il ne saurait de quelques manières s’enorgueillir. Le croyant n’est pas sauvé sur la base de ses propres mérites, mais malgré ses démérites, par la foi en l’œuvre d’un divin Médiateur et l’imputation d’une justice qui lui est au départ étrangère : celle du Christ.
L’histoire donne-t-elle raison à Martin Luther ?
La foi et l’obéissance de la foi sont néanmoins indissociables : la justification amorce dans la vie du croyant un processus de sanctification qui le porte à vouloir à son tour ce que Dieu veut, à obéir à ce qu’il commande, à espérer ce qu’il promet. Il n’y a pas de justification de type « juridique » qui ne devienne aussi régénératrice et transformatrice, et qui ne produise a posteriori des fruits de reconnaissance. On ne peut reconnaître l’arbre de la justification qu’à ces fruits.
Pour Luther, toutefois, aucune confusion n’est possible entre les causes et les effets de cette justification gratuite, sans renier ce que le message de l’Evangile a pour l’homme de plus fondamental et libérateur. Et c’est précisément ce qu’il reprochait à la prédication catholique de son temps.
L’histoire lui a-t-elle donné raison ? (c)