La Halte, lieu de débriefing à la Côte-aux-Fées

vendredi 14 juin 2024

La Halte, à la Côte-aux-Fées, accueille des pasteurs, des missionnaires et toutes sortes de personnes qui éprouvent le besoin de faire le point dans leur vie. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

« Lorsque nous nous sommes engagés dans l’Eglise évangélique libre de la Côte-aux-Fées (FREE), c’était en particulier en raison de l’intérêt de cette communauté pour la mission », se rappelle David Hoehn, le pasteur. En effet, il y a très longtemps que les chrétiens du village – ceux de l’Eglise libre et ceux de la paroisse réformée en particulier – ont de l’intérêt pour le travail missionnaire. Cela s’est en particulier traduit par la fondation d’un « Foyer missionnaire » où des missionnaires et des pasteurs étaient accueillis gratuitement. Cela leur permettait de se reposer et de se ressourcer.

« Ce foyer a accueilli des gens du monde entier, souligne le pasteur de l’Eglise libre. Mais, avec mon épouse Evelyne, il nous a semblé que cette belle aventure missionnaire avait besoin d’un nouveau souffle. » De plus, le couple pastoral de la Côte-aux-Fées avait appris que l’offre francophone, en matière d’accompagnement de missionnaire, était un peu faible. C’est ainsi qu’une « vision » a vu le jour : faire évoluer le foyer, afin qu’il devienne un centre de débriefing et de ressourcement animé par une équipe de personnes formées.

« La Halte » a vu le jour en 2016. Jusqu’à présent, quelque soixante personnes, couples et familles y ont séjourné, afin de bénéficier de l’accompagnement de David et Evelyne Hoehn, et d’une petite équipe. « Les personnes qui nous rejoignent ont la possibilité de séjourner dans un cadre reposant, d’être écoutées, de se décharger, de rencontrer un vis-à-vis ‘neutre’, souligne David. Cela leur permet de faire le point, de réfléchir à leur engagement et de prendre du recul. »

Qui sont les bénéficiaires ?

Parmi les personnes qui ont fréquenté La Halte, on trouve des pasteurs, mais surtout des missionnaires qui travaillent ou ont travaillé en Asie et en Afrique. « Nous accueillons des personnes qui reviennent définitivement, mais aussi des missionnaires qui s’apprêtent à repartir après quelques semaines ou quelques mois, précise le pasteur. Certains ont été contraints de quitter leur lieu de service en raison de l’insécurité dans le pays, de problèmes de santé ou des études des enfants. » Certains ont quitté leur lieu de mission dans des conditions difficiles, voire dramatique ; l’équipe de la Côte-aux-Fées les aide à gérer leur travail de deuil et à trouver un nouvel équilibre.

Mais les problèmes les plus récurrents rencontrés à La Halte ne sont pas liés à des traumatismes. « Souvent, nous avons affaire à des problèmes relationnels, souligne David Hoehn. Certains ont vécu des conflits avec leur supérieur. D’autres sont découragés à cause de leurs attentes déçues : il ont beaucoup donné, renoncé à leur travail en Suisse, et ils se demandent pourquoi. D’autres, encore, sont traumatisés parce que leur projet a échoué. D’autres, enfin, souffrent de surmenage et de solitude. » Dans ces cas, La Halte offre un lieu de parole que les missionnaires et les pasteurs ne retrouvent pas ailleurs. En effet, il est difficile de parler de ses échecs à l’Eglise qui vous envoie ou aux amis qui vous soutiennent. L’engagement missionnaire, comme le ministère pastoral, sont largement idéalisés par les personnes qui ne les connaissent pas bien.

Les personnes qui visitent La Halte ont ainsi la possibilité de dire leur déception, et de changer de regard à propos de Dieu et d’eux-mêmes. Le pasteur de la Côte-aux-Fées rappelle que les conflits font partie de la vie et que les chrétiens ne sont pas épargnés. Et il ajoute : « Cela n’est pas grave, car Dieu se révèle différemment. Nos concepts et nos croyances s’effondrent, mais pour faire émerger quelque chose de plus abouti. On grandit durant les débriefings ».

 

Site internet de La Halte : https://lahalte.ch

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !