Le second otage japonais décapité la semaine dernière par le groupe Etat islamique était un chrétien engagé. Le journaliste Kenji Goto fréquentait l’Eglise unie du Christ de Denenchofu, dans la banlieue sud-ouest de Tokyo. Pour le pasteur de cette Eglise, Kazuto Takahashi, « chacun disait de Kenji Goto qu’il était passionné par son travail et qu’il avait un sens très aigu de la justice », rapporte le site du Japan Times. Dans ses activités journalistiques, ce correspondant mettait en avant les coûts humains de la guerre et les souffrances qu’elle occasionnait. Un de ses collègues journalistes libres a souligné que Kenji Goto « voulait rencontrer les enfants dans les zones de conflits et décrire au monde leurs souffrances. Comme il racontait leur histoire, il finissait dans les zones de guerre. »
De retour en Syrie pour retrouver un ami
Kenji Goto avait décidé de retourner en Syrie en octobre dernier pour essayer de retrouver son ami Haruna Yukawa, qui avait été capturé en août par l’Etat islamique à l’extérieur de la ville d’Alep. Kenji Goto espérait que son passeport japonais lui donnerait un autre statut que les journalistes américains ou britanniques, vu que son pays n’est pas impliqué dans le conflit du Moyen-Orient.
Une vidéo postée par des représentants du groupe Etat islamique a révélé le 31 janvier que Kenji Goto avait été décapité, tout comme Haruna Yukawa une semaine plus tôt.
Converti à la foi chrétienne en 1997
Kenji Goto s’était converti à la foi chrétienne en 1997 et il n’hésitait pas à parler de ses convictions dans le cadre de son travail. Un tweet qu’il a publié en 2010 a refait surface ces derniers jours et connaît un énorme succès. Le journaliste japonais y affirme : « Fermez vos yeux et soyez patients. Si vous vous mettez en colère et hurlez, c’est fini. C’est presque comme prier. Haïr n’est pas du ressort des hommes, juger est du domaine de Dieu. Ce sont mes frères arabes qui m’ont enseigné cela. »
Kenji Goto était marié et avait trois enfants. Au Japon, seulement 2% de la population est chrétienne.
Serge Carrel (avec Japan Times, Christianity Today, Charismanews et Assistnews)