Le 2 novembre, la Journée de la FREE a rassemblé quelque 1300 personnes dans la salle de la Marive, à Yverdon-les-Bains. A la joie des retrouvailles se sont ajoutés les sketchs des Artishow, la troupe de théâtre de l’Eglise évangélique libre de la Rochette (FREE) à Neuchâtel, les temps de louange du Jurassic Praise Band qui conduit les soirées de louange inter-Eglises de Reconvilier, les clips vidéo de témoignages proposés par Pascal Crelier et les 700 repas servis par les Flambeaux de l'Evangile.
Le thème de la journée était : « Soyez sel et lumière ! » Il s'agissait d'une réflexion solide, défiante et encourageante à propos de la présence chrétienne dans une société désormais post-chrétienne.
Une interview du dessinateur imérien Alain Auderset a propos de sa manière d'être témoin du Christ a été une source d'encouragement. « J'essaye avant tout d'être moi-même, précise le bédéiste. J'aime aller faire les commissions. C'est un endroit où on rencontre plein de monde. Je propose parfois de prier pour une personne. Cela crée des liens. » Et il conclut : « Je suis un ami de Jésus. Alors, désolé, ça déborde ! »
Durant le culte du matin et la rencontre de l'après-midi, l'Anglais Stuart Murray, auteur de plusieurs livres sur la mission en milieu urbain et la post-chrétienté, a expliqué comment nos sociétés européennes avaient passé de l'époque de la chrétienté à celle de la post-chrétienté. Il a montré comment cette transition modifie la place et l'engagement des Eglises dans la société et a précisé : « Nous savons que notre environnement change, mais nous ne savons pas dans quelle direction. »
La chrétienté est morte, pas le christianisme
Stuart Murray a expliqué la différence entre chrétienté et christianisme : « La chrétienté est d'abord une manière d'exprimer le christianisme dans une région donnée. Elle est un arrangement politique… une idéologie… une culture à la fois brillante et violente. » Quant à la post-chrétienté, elle change beaucoup de choses pour les Eglises : « L’Eglise était un élément central de la société, précise-t-il. Elle est désormais une minorité marginale. »
Cette nouvelle situation génère des défis et des occasions à ne pas manquer. Au nombre des défis se trouve la nécessité de raconter l'histoire de Jésus-Christ à des gens sans aucune culture chrétienne.
Parmi les occasions, nous trouvons celle, pour les Eglises, d'être à nouveau elles-mêmes. Elles sont plus petites, mais personne n'est forcé à en faire partie. Elles sont libérées des compromissions dans lesquelles la chrétienté les avait enfermées. « Les Eglises ont maintenant l'occasion de lire la Bible de manière nouvelle, se réjouit Stuart Murray. Ses interpellations avaient été spiritualisées afin de ne pas déranger. »
Cependant, citant le Psaume 137, Stuart Murray suggère que, pour les Eglises, la post-chrétienté pourrait être comparable à l'exil des israélites à Babylone. Il avertit : « Ce nouvel environnement ne doit pas être considéré comme ennemi. Les chrétiens ne doivent pas se retirer dans un ghetto. Ils doivent refuser la nostalgie, être réalistes et apprendre à jouer, pour reprendre une image footballistique, à l’extérieur. »
Claude-Alain Baehler
Un résumé des interventions de Stuart Murray sera prochainement disponible sur lafree.ch.