Préparer sa mort, c’est se resituer face au Créateur (1)

vendredi 08 janvier 2021 icon-comments 1

L’épidémie actuelle nous oblige à nous confronter à la mort. Et ceci constitue une excellente occasion de nous rappeler que notre existence doit, au moins en partie, être consacrée à la préparation de notre mort et de notre rencontre avec Dieu.

Le Coronavirus nous replace face à notre mortalité. Nombreux sont ceux qui ont perdu un ou des proches, avec toute la douleur et le travail de deuil que cela implique. Pour tous, la mort est discutée dans les journaux, on se demande combien mourront dans l’épidémie, et on calcule peut-être ses chances d’être de ceux-là. Nous savons que nous mourrons tous un jour. Mais notre mode de vie vise largement à oublier la mort, à l’invisibiliser pour profiter de la vie – et surtout des biens de consommation et des loisirs.

Voir rôder la mort et devoir ralentir le rythme de nos vies ne nous laisse plus ignorer la mort et peut créer une angoisse. Mais cela peut aussi nous redonner l’occasion de penser notre mort, d’apprendre à bien mourir, ce qui fut longtemps vu comme le but central de la philosophie, voire de l’existence.

La mort nous scandalise, la mort nous fait horreur, et c’est normal. Dieu n’a pas créé l’être humain pour qu’il meure. Cependant la mort règne sur l’humanité en conséquence de sa révolte contre Dieu et en raison des mauvaises actions qui en découlent. Se couper de la source de la vie et du bien ne pouvait mener qu’au mal et à la mort.

Dieu est venu affronter la mort

Mais en Jésus-Christ, Dieu est venu affronter la mort sur son terrain. Après une vie sans faute, démontrant la bonté de Dieu, Jésus est mort de la mort que nous méritions tous. Le Dieu immortel a connu la mort, le seul homme vraiment innocent est mort comme un coupable. Et il est ressuscité, manifestant sa victoire sur le mal et la mort. Il offre par là la possibilité de changer de vie et de destinée, de vivre réconcilié avec Dieu et de savoir que la mort sera « retour à Dieu » plutôt que « départ vers le néant » ou la solitude éternelle. Préparer sa mort, c’est avant tout se resituer face au Dieu créateur et éternel.

Il y a cependant là plus qu’un « ticket vers le ciel », dont l’acquisition donnerait loisir de vivre dans la méchanceté ou dans une attente passive. Vivre en harmonie avec Dieu veut aussi dire refléter son amour sur cette terre, envers ses proches, l’humanité et la création. La réconciliation avec Dieu conduit à chercher la réconciliation avec tous, notamment en pardonnant et demandant pardon, tout comme Dieu pardonne par la foi en Jésus-Christ. Se préparer à mourir, c’est aussi vivre de manière à ne pas devoir rougir au moment où la fin viendra. Et Dieu vient en aide à ceux qui veulent changer de vie. L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ donne des ressources insoupçonnées pour changer un cœur, guérir des blessures de la vie, renouveler sa manière de vivre.

La présence de la mort peut et doit donc être une occasion de nous y préparer, de vivre une vie dont nous puissions être fiers – quel que soit le moment où viendra sa fin – et de nous situer face au Créateur, à celui devant qui chacun aura à rendre compte de sa vie et de ce qui remplit son cœur. Comme chrétien, je ne peux que pointer du doigt Jésus-Christ, celui qui fait connaître Dieu et permet le retour à lui.

 

Jean-René Moret,
pasteur dans l’Eglise évangélique de Cologny

 

(1) Ce texte a été publié dans le journal 24 heures du 6 janvier 2021

1 réaction

  • Simone Givel lundi, 11 janvier 2021 10:44

    Monsieur Moret,
    Je retiendrai, en particulier, vos deux derniers paragraphes. Car pour moi, l'épidémie devrait nous rappeler que notre existence doit au moins être consacrée à la gérance de la Création que notre Dieu nous a confiée. L'épidémie doit nous recentrer sur une vie plus juste, moins égoïste, plus solidaire avec les moins bien lotis, dans le respect et l'aide aux plus faibles, le partage afin que tous puissent bénéficier des bienfaits que Dieu a voulu pour ses Créatures. Nous devons aussi veiller à conserver une nature intacte. Certes, nous avons perdu le Paradis mais rien ne nous empêche, en tant que Chrétiens à l'image du Christ de copier notre Sauveur ..... et le monde saura que nous sommes chrétiens par l'amour dont nos actes sont empreints...... Bonnes salutations.

Publicité

Twitter - Actu évangélique

Journal Vivre

Opinion

Opinion

TheoTV (mercredi 20h)

20 janvier

  • «La terre, mon amie» avec Roger Zürcher (Ciel! Mon info)
  • «Repenser la politique» avec Nicolas Suter (One’Talk)

27 janvier

  • «La méditation contemplative» avec Jane Maire
  • «Vivre en solobataire» avec Sylvette Huguenin (One’Talk)

TheoTV en direct

myfreelife.ch

  • Des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023 icon-comments 1

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

  • Rencontre générale de la FREE : l’équipe de direction souffle sa première bougie

    Sam 08 avril 2023

    La Rencontre générale de la FREE, qui a eu lieu le 1er avril 2023 à Aigle, a permis à la nouvelle équipe de direction de dresser un bilan, après tout juste une année de fonctionnement. Et ce qui saute aux yeux, c’est le grand nombre des défis à relever.

  • FREE : une première « Journée stratégique »

    Ven 03 février 2023

    Les personnes qui exercent un rôle dans la FREE se sont réunies en janvier pour réfléchir à la mise en œuvre de la nouvelle « gouvernance à autorité distribuée » (1). Retour sur une « Journée stratégique » conviviale et studieuse.

  • Commission Afrique et Moyen-Orient

    Lun 16 novembre 2020

    En lien avec les Œuvres et Eglises concernées et avec les autres commissions géographiques (Asie et Europe), la commission Afrique-Moyen Orient (CAMO) a pour objectif d'accompagner (écouter, conseiller, soutenir, encourager, visiter...) les envoyés avant, pendant et après leur engagement en Afrique et au Moyen-Orient.

  • Gouvernance partagée à la FREE: 4 postes sont mis au concours

    Jeu 16 décembre 2021

    Après bientôt une année de discussion et de réflexion, la Rencontre Générale de la FREE a donné son feu vert pour la première étape concrète du changement de gouvernance de la FREE: la restructuration du poste de Secrétaire général, créé en 2007 lors de la fusion de la FEEL et des AESR, en plusieurs postes de Responsables de secteurs - de cercles comme on le dira dorénavant. Si certains d'entre eux restent bénévoles (comme l'Administration ou la Mission), 3 d'entre eux vont devenir salariés, entre 25 et 40%.

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !