Mardi 19 janvier, quelque 300 personnes se sont retrouvées au temple d’Aubonne (VD) pour un culte de reconnaissance suite au décès du pasteur et missionnaire Willy Moret. Agé de 97 ans, il est décédé le jour de son anniversaire, le mercredi 13 janvier.
« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Tim 4.7), c’est le verset biblique qu’a souhaité inscrire sur le faire-part de décès la famille de Willy Moret. Willy était un homme ordinaire, avec ses forces et ses zones de fragilité. Mais il a offert ce qu’il était à Dieu. Et tout ce qu’il a fait, c’est Dieu qui l’a fait au travers de lui.
Plus de 20 ans en Guyane française
Willy Moret et son épouse Elisabeth, sage-femme de formation, ont passé plus de 20 ans en Guyane française où ils ont développé le témoignage évangélique. Arrivés à Cayenne en 1947, quelques mois seulement après leur mariage, ils doivent prendre tout de suite la responsabilité de la quinzaine d’orphelins accueillis à la « Maison Emmanuel », par Anna-Magdelena Lanicca, une femme de cœur et de foi, mais pour qui les années commençaient à peser. Ils s’en occupent pendant plusieurs années.
A côté de cela, Willy se lance dans un travail d’évangélisation pionnière : en ville de Cayenne et dans des villages de la forêt tropicale! Aujourd’hui, les plus âgés de certains villages se souviennent encore de le voir arriver pour la première fois, se tenant sur la place et chantant seul : « Publiez bien haut la grande nouvelle : le ciel est ouvert à tout être humain ». Son but : rassembler des gens et leur parler de l’Evangile de Jésus-Christ. Peu à peu des personnes viennent à la foi, et c’est dans la maison des Moret que se réuniront les premiers chrétiens guyanais gagnés par son témoignage.
Willy et Elisabeth Moret feront 3 séjours en Guyane, chaque fois d’une durée d’environ 6 ans sans retour dans leur famille en Suisse. Lors du premier séjour, c’est leur fils Pierre-André qui naît. Puis Etienne vient agrandir la famille pendant qu’ils reprennent des forces en Suisse, le climat de la Guyane étant très éprouvant. En 1954, nouveau départ en Guyane. C’est là que naîtront Anne-Lise et Rose-Blanche. Jusqu’à la fin des années 60, Cayenne aura été le lieu de vie et de service de cette famille.
Pasteur à l’Eglise évangélique des Amandiers à Lavigny
En 1969, Willy et Elisabeth Moret décident de revenir en Suisse, pour permettre à leurs enfants de poursuivre leur formation. La famille s’établit à Aubonne. L’Eglise évangélique des Amandiers à Lavigny adresse alors à Willy Moret un appel pour commencer un ministère pastoral à mi-temps en son sein. Willy s’investira dans ce ministère avec son épouse jusqu’à sa retraite, en 1978. Son autre mi-temps, Willy Moret le consacre à l’ensemble des Eglises de Suisse romande, avec des missions d’évangélisation sous la Tente romande, un chapiteau qui se déplaçait de village en village. Willy Moret se rend aussi à l’étranger pour des engagements d’évangélisation ponctuels : en Italie, en Espagne, en Belgique et surtout en Roumanie. Les kilomètres en voiture, par tous les temps et quel que soit l’état de la route, ne l’effraient pas.
D’un homme énergique et prompt, Dieu a fait de Willy Moret un berger patient. D’un homme qui aurait pu compter sur ses propres forces - il avait une force physique et une souplesse de corps exceptionnelles - il a fait un homme qui avait conscience de son besoin des autres. D’un homme qui connaissait les attaques du doute, Dieu a fait un homme affermi dans la foi. D’un homme qui aimait travailler de ses mains, bâtir, réparer, construire, Dieu a fait quelqu’un de convaincu que l’essentiel était ailleurs : annoncer à ceux qui sont loin de Dieu, la Bonne Nouvelle du pardon et de la vie éternelle à cause de la mort et de la résurrection de Jésus.
Jean-Charles Moret, secrétaire général de la FREE
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