Dans le canton de Vaud, le débat autour de la présence d’EXIT dans les EMS va connaître prochainement une nouvelle étape importante. Le contre-projet du Conseil d’Etat vaudois à l’initiative Exit doit passer en février devant le Grand Conseil. Ce contre-projet a tenu compte de l’effroi du personnel médical et des directions d’établissements devant les mesures jusqu’au-boutistes des partisans d’EXIT et de leur initiative. Les problèmes de conscience des soignants ont été pris en compte. Dans le cadre de leur travail, ils n’auront pas l’autorisation d’assister à l’absorption du poison létal par un patient recourant à Exit. Par ailleurs, si les patients désireux de bénéficier des services d’Exit disposent d’un logement, ils devront quitter l’EMS ou l’établissement hospitalier pour absorber le poison. Une mesure qui permet à certaines institutions pointues dans le domaine des soins palliatifs d’échapper aux incursions d’EXIT dans un cadre où l’on fait tout pour permettre aux malades de vraiment mourir dans la dignité.
Toutefois, ce contre-projet a omis une chose fondamentale : ménager un statut particulier ou une échappatoire aux institutions chrétiennes ou autres, qui stipulent clairement dans leur charte que le suicide assisté n’a pas sa place entre leurs murs. En juin prochain, si l’initiative ou le contre-projet passe, que va-t-il se passer ? Des EMS comme Praz-Soleil à Château-d’Oex, proche de la FREE, verront-ils leur financement public coupé parce qu’ils s’opposent à l’assistance au suicide dans leurs murs ? Devront-ils se transformer en établissement privé et renoncer à être au service des personnes âgées d’une région, pour accueillir une clientèle fortunée à même d’assumer le coût de son séjour ?
Curieux tout de même qu’à l’heure où l’éclosion de la liberté de penser et l’émergence de la liberté de conscience sont saluées sur la planète comme des avancées sociales majeures, on se permette dans le canton de Vaud de faire le contraire. De ne pas respecter la liberté de conscience de personnes et d’institutions qui se dévouent corps et âme au bien-être des plus âgés parmi nous !
Serge Carrel
Journaliste