« Sans l’Esprit Saint, nous sommes des pauvres », estime Justin Welby, le primat des anglicans

vendredi 23 juin 2017

« C’est chaque jour que l’Eglise et le chrétien ont besoin d’un nouveau souffle », a exprimé lundi 19 juin Justin Welby, archevêque de Canterbury et primat de l’Eglise anglicane. De passage à Fribourg, il était l’un des orateurs de la quatrième édition des Journées d’étude pour le renouveau théologique et sociétal.

Interpellé en aparté sur le titre du colloque fribourgeois intitulé « Come, Holy Spirit ! » (« Viens, Esprit Saint ! »), Justin Welby a indiqué que chaque Eglise comme chaque chrétien a, chaque jour, besoin d’être rempli de l’Esprit Saint. L’archevêque de Canterbury avait juste dix minutes entre la fin de la session plénière de ce jour et son départ pour Genève où il devait prendre son vol retour sur l’Angleterre. Le temps de souligner que « nous avons besoin que l’Esprit Saint nous critique, qu’il nous montre nos erreurs et nos possibilités. »

Pour le primat de l’Eglise anglicane, qui est à la tête de 80 millions de fidèles à travers le monde, il appartient donc à chaque fidèle de chercher la force, la puissance de l’Esprit. « Parce que sans lui, nous ne sommes que des faibles. Des pauvres. Sans force. Sans capacité. » Pour lui, en effet, l’Esprit Saint est nécessaire dans les relations interpersonnelles, dans les grandes questions de réconciliation, dans les relations entre les différentes confessions chrétiennes, dans la morale et les questions éthiques, comme dans l’économie.

La dignité de la personne humaine est à sauvegarder

Ses deux attachées de presse regardent le temps qui défile sur leur téléphone portable. Encore 6 minutes. Quel regard notre homme jette-t-il justement sur le monde du travail, menacé aujourd’hui par l’avancée technologique ? Sur cette économie libérale qui, selon moult observateurs, va dans le mur ? Justin Welby a travaillé onze ans dans le secteur pétrolier, avant d’entreprendre des études de théologie, puis de devenir prêtre anglican. « Nous devons faire face à un défi extraordinaire, répond-il posément. Nous sommes au début de la quatrième révolution industrielle. Nos enfants, dans les prochaines décennies, vont souffrir un changement énorme. » Mais les révolutions du passé ont connu des peurs similaires face au spectre d’un manque de travail et l’Histoire leur a donné tort. Le chef de l’Eglise anglicane se veut donc optimiste. « Il faut garder toutefois, au centre des changements, la dignité de la personne humaine », souligne-t-il.

L’Eglise face aux drames ?

A propos enfin des drames qui ont secoué récemment la Grande-Bretagne, entre l’incendie de Londres et les dernières attaques terroristes, l’archevêque glisse encore que l’Eglise a été partout : en travaillant à côté des personnes qui ont perdu leur logement, avec celles qui ont perdu des proches. En rassurant. En encourageant. « Jamais je n’avais vu avec une telle évidence la nécessité de l’Eglise. Et du don de l’Eglise à notre pays. »

Gabrielle Desarzens

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