Pour Walter Dürr, « Viens, Saint-Esprit ! » est l’occasion de mettre le renouveau de l’Eglise au centre du jubilé de la Réforme

mercredi 18 janvier 2017

Du 19 au 21 juin, le Centre d’études pour la foi et la société organise une conférence exceptionnelle autour du thème « Viens, Saint-Esprit ! » Walter Dürr, le directeur de ce centre attaché à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, explique le pourquoi de cette manifestation.

Pourquoi une telle conférence en cette année de commémoration des 500 ans de la Réforme ?

Le jubilé de la Réforme est une excellente occasion de se demander ce qu’il y a à fêter effectivement. Bien entendu nullement la séparation des chrétiens, ni les conséquences sanglantes qui en ont découlé. Avec ces journées d’études, nous souhaitons affirmer de manière nouvelle l’Evangile du Christ, la foi, la grâce et l’Ecriture. Parce que ces réalités ne sont pas simplement nôtres. Le temps de la Réforme a affirmé que l’Eglise devait toujours se réformer selon la formule : « Ecclesia semper reformanda ». Nous tous qui sommes chrétiens, avons besoin d’un renouveau. Aucune Eglise ne peut le produire par elle-même. C’est la mission et le cadeau du Saint-Esprit.

Voilà pourquoi nous avons choisi comme thème de notre conférence « Viens, Saint-Esprit ». L’Esprit souffle où il veut, mais il se réjouit lorsqu’il est invité. A l’occasion de ces journées d’étude nous ne voulons pas uniquement écouter des conférences à propos de l’Esprit Saint. Nous voulons aussi lui parler et le prier. Le 20 juin, nous aurons une soirée de prière à la cathédrale Saint-Nicolas avec des représentants de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse (FEPS), de la Conférence des évêques, des Eglises évangéliques (VFG) et du Réseau évangélique.

D’une manière ou d’une autre, nous le ressentons tous : « Plus du même n’apporte aucun changement ! » Si le peuple de Dieu prie ensemble et demande une nouvelle effusion de l’Esprit Saint, il nous est possible d’attendre quelque chose ! Priez donc avec nous et participez à cette soirée à la cathédrale de Fribourg.

Votre conférence accueillera un panel exceptionnel d’intervenants. Qu’est-ce qui motive une telle invitation ?

Nous sommes enthousiasmés par le renouveau ecclésial et théologique auquel nous assistons dans l’Eglise anglicane, et ce tout particulièrement à Londres. Des relations plus intenses avec Graham Tomlin, évêque de Kensington, nous ont conduits à accueillir à Fribourg l’an dernier des intervenants magnifiques de la Paroisse anglicane Holy Trinity Brompton (à l’origine des cours Alphalive) et du College St-Mellitus. L’invitation de Justin Welby, l’archevêque de Cantorbéry, est donc une conséquence logique. Graham Tomlin, qui a écrit sur le Saint-Esprit, sera également là, ainsi que la cardinal Schönborn, autrefois professeur à Fribourg et dont j’ai eu, en son temps, le privilège de suivre l’enseignement. C’est aussi quelqu’un qui a à cœur le renouveau de l’Eglise et qui compte sur le Saint-Esprit.

En invitant N.T. Wright, un des théologiens majeurs de notre temps, nous souhaitons donner un fondement biblique à notre réflexion sur la manière dont l’Esprit agit aujourd’hui. Amos Yong du Séminaire théologique Fuller, un des théologiens les plus profilés du mouvement pentecôtiste, parlera de l’œuvre de l’Esprit à l’extérieur des Eglises chrétiennes.

Nous espérons que ce sera pour beaucoup l’occasion d’entendre des conférences exceptionnelles, de participer à des discussions intéressantes et de faire des rencontres profondes, tout cela à travers et par-dessus toutes les lignes confessionnelles. Dans nos ateliers, des intervenants issus des Eglises évangéliques pourront entrer en discussion avec des frères et soeurs réformés et catholiques.

Quel but poursuit le Centre d’études pour la foi et la société de l’Université de Fribourg ?

Le centre souhaite construire des ponts dans différentes directions. Il y a tout d’abord le fossé entre le monde académique et la communauté ecclésiale. Des deux côtés, on ne sait pas très bien si l’on peut faire confiance à l’autre, et si l’on fait effectivement partie d’un même corps. La théologie ne doit pas se dissocier de son contexte et la communauté ne peut que vivre et transmettre la foi de manière efficace, au travers d’une réflexion pleine d’amour.

En plus de cela, le Centre d’études veut aider à surmonter le fossé qui existe entre les grandes Eglises réformées et les Eglises évangéliques. Dans la période post-moderne et sécularisée que nous vivons, nos contemporains ne comprennent plus pourquoi les chrétiens ne parviennent pas à parler d’une seule voix. Le témoignage chrétien ne peut retrouver de la crédibilité que s’il est professé de manière commune. Toute manière de se profiler aux dépens des autres ne devrait plus avoir cours.

Cela va encore plus loin lorsque l’on prend conscience que Jésus prie que « les chrétiens soient un afin que le monde sache que Jésus a été envoyé par le Père ». L’unité de tous les chrétiens, c’est celle qui rassemble, au-delà du protestantisme, les Eglises catholiques, orthodoxes et issues de la migration. Notre centre souhaite vraiment construire un pont avec les chrétiens « de toute couleur ».

En final, notre Centre d’études souhaite que la foi puisse être vécue de manière crédible dans toutes les sphères de la société. Une théologie du Royaume de Dieu sait bien que l’important n’est pas de savoir comment les chrétiens parviennent au ciel, mais beaucoup plus comment le ciel peut se manifester sur la terre. Jésus ne nous a-t-il pas appris à prier : « Que ton Règne vienne, qu’il advienne sur la terre comme il est déjà au ciel » ? Voilà ce pour quoi nous voulons nous engager.

Propos recueillis par Serge Carrel

Plus d’infos sur l’édition 2017 des Journées d’étude pour le renouveau théologique et sociétal.

Serge Carrel

Serge Carrel est au bénéfice d’une formation double: théologique et journalistique. Après dix ans de pastorat en France et en Suisse romande, il a travaillé huit ans comme journaliste aux émissions religieuses de la RTS. Aujourd’hui formateur d’adultes et journaliste en lien avec la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE), il essaie de tirer le meilleur parti de ce double ancrage. Que ce soit dans le cadre du FREE COLLEGE, de lafree.ch, de Vivre ou de la fenêtre chrétienne de MaxTV.

Formation reçue

Master en théologie (UNIL, 1986)
Centre romand de formation des journalistes (RP, 1996)

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !