A l’heure où j’écris ces lignes, le tremblement de terre au Népal et ses répliques ont blessé plus de 7000 personnes et tué plus de 5000 autres, selon le recensement actuel. Plusieurs estiment que ces chiffres vont doubler dans les prochains jours. Face à ce drame, qu’on peine à imaginer, je me sens démuni, désarçonné. Et la question arrive : « Que fait Dieu ? Où est-il ? S’il est vraiment tout-puissant et qu’il aime les hommes, pourquoi de telles tragédies ? »
Pour parler de Dieu et de la souffrance de ceux qu’il aime, on pourrait utiliser l’image d’un père qui, pour apprendre à son fils à marcher, le laisse faire quelques pas seul, sachant qu’il va sans doute se faire mal aux genoux. Nos épreuves nous forment et Dieu peut les utiliser à cela. Mais comment comparer 5000 morts et 7000 blessés à des genoux griffés ?
Je préfère me souvenir des regards lumineux de ces femmes et de ces hommes que la vie a dépouillé de tout (proches, biens, santé) et qui disent sereinement : « L’essentiel, personne ne pourra me le retirer. » Suis-je des leurs ?
…
A la catastrophe du Népal, Dieu ne nous donne pas de raison. Il ne se justifie pas non plus. Il nous pose une question : « Dans la fragilité de ta vie, quelle place pour l’essentiel ? quelle place pour moi ? » Et il ajoute : « Les montagnes peuvent bouger, les collines peuvent changer de place, mais l’amour que j’ai pour toi ne changera jamais » (Esaïe 54.10).
Dieu n’assure pas une vie sans accroc ni souffrance, mais, à celui qui l’accueille, il promet sa présence. Quoi qu’il arrive.
David Richir
Pasteur et enseignant à l’IBME (Saint-Légier)
(Ce billet paraît cette semaine dans le Journal de Morges.)
Voir aussi l'article: "Népal: Marianne Brocqueville va bien. Elle se remet d'un choc émotionnel fort".