Noëlle Sennwald : en partance avec un bagage plein de relations humaines

mercredi 07 mai 2014

L'aumônier Noëlle Sennwald de Saint-Loup part à la retraite en janvier prochain. Elle milite pour la sauvegarde de ce poste qui permet des liens essentiels.

Un gros classeur jaune sur les genoux, l'aumônier Noëlle Sennwald en tourne les pages avec émotion. Ici un dessin d'enfants, là une longue lettre, et puis des mots écrits au dos de cartes postales. Des courriels, aussi. En 15 ans d'activité à l'hôpital de Saint-Loup (VD), elle dit avoir gardé de la part des personnes qu'elle a suivies tout ce qui lui a été envoyé, comme autant de tranches de vie partagées. Ce sont des dizaines et des dizaines de témoignages de reconnaissance qu'elle égrène. Un homme lui a écrit sur du papier à lettre avec un en-tête de fleurs ; le tutoiement s'est instauré. Sa missive jouxte un faire-part de décès : celui de son épouse, morte du cancer. Noëlle se souvient, raconte des bribes de rencontres, lit 2 à 3 phrases, montre des photos d'enfants qui ont perdu l'un de leurs parents...

Un poteau indicateur
« L'aumônier est comme un poteau indicateur bien planté en terre et qui montre une direction essentielle : celle de Dieu », définit-elle. Non sans ajouter que ce professionnel de l'écoute s'inscrit dans l'exemple de Jésus qui s'adresse aux personnes en souffrance en leur demandant : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Sans jugement aucun.
L'aumônerie reste une ressource possible à l'hôpital, non une obligation, souligne-t-elle par ailleurs. « Et quand une personne ne peut pas prendre ce que j'offre dans l'aspect chrétien, cela ne signifie pas pour autant que le Christ ne l'accompagne pas. »

Un riche bagage
Noëlle Sennwald dit avoir récolté, dans l'exercice de sa profession, tout un riche bagage de relations humaines, dans lequel elle puisera longtemps. Un bagage constitué de ce que les patients, les familles mais aussi les collaborateurs de Saint-Loup ont tissé avec elle. « Les personnes hospitalisées m'ont appris la patience devant la maladie, la façon dont on choisit de rester vivant malgré elle ; et elles m'ont rappelé l'importance de régler les malentendus avec ses proches pendant qu'il est temps. Elles m'ont aussi permis de réfléchir à ma propre mort. »
Un film d'une dizaine de minutes rend compte du travail de l'aumônier de l'hôpital de Saint-Loup. Tour à tour, des patients, une infirmière et un médecin y témoignent de l'apport de cette personne clé qui prend le temps d'écouter et de suivre pour un temps une personne qui souffre ou qui se pose des questions existentielles (1).
Noëlle Sennwald occupe actuellement ce poste d'aumônier jusqu'à sa retraite en janvier prochain. « Je me sens partenaire de Dieu dans ce travail de rapport à l'autre », glisse-t-elle encore dans la cafeteria de l'hôpital, comme pour défendre ce poste dont le 20% est assuré par la Fédération évangélique vaudoise (FEV) (2). « Je me vois aussi comme le maillon d'une chaîne qui permet à beaucoup de retrouver la dimension spirituelle qu'ils avaient perdue. Plusieurs retrouvent ainsi la paix, même si c'est juste avant de mourir... »
Gabrielle Desarzens

Notes
(1) Le film Du Soleil à l'hôpital peut être visionné sur lafreeTV. Un DVD peut être acheté auprès de Mimavision. Tél. 024 445 35 45.
(2) Les Eglises ou les particuliers souhaitant soutenir ce ministère peuvent adresser leurs dons à la FEV, CCP 10-432921-3, mention « aumônerie de Saint-Loup ».

 

Publicité

Twitter - Actu évangélique

Journal Vivre

Opinion

Opinion

TheoTV (mercredi 20h)

20 janvier

  • «La terre, mon amie» avec Roger Zürcher (Ciel! Mon info)
  • «Repenser la politique» avec Nicolas Suter (One’Talk)

27 janvier

  • «La méditation contemplative» avec Jane Maire
  • «Vivre en solobataire» avec Sylvette Huguenin (One’Talk)

TheoTV en direct

myfreelife.ch

  • « J’ai été un bébé volé du Sri Lanka »

    Ven 03 novembre 2023

    Il y a quelques années, un trafic d’enfants proposés à l’adoption à des couples suisses secouait l’actualité. Sélina Imhoff, 38 ans, pasteure dans l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin, en a été victime. Elle témoigne avoir appris à accepter et à avancer, avec ses fissures, par la foi. Et se sentir proche du Christ né, comme elle, dans des conditions indignes. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !