Le chant dans l'Eglise est bien plus qu'une décoration. Il constitue un puissant moyen d'enseignement biblique, d'épanouissement de la foi et de prière. Conscients des enjeux qu'il représente, les réformateurs Luther et Calvin l'avaient placé au cœur de leur action. Ils se sont entourés d'artistes confirmés, de paroliers et de musiciens. Ils ont développé une stratégie et une pédagogie du chant. Et cela a été déterminant dans le développement de l'Eglise.
Aujourd'hui, la musique est omniprésente ; un langage à part entière. Dans l'Eglise, elle est plus importante que jamais. En avons-nous conscience ? Pas certain, lorsque nous voyons comment, dans nos communautés, nous nous sommes déchargés de la production musicale et de la gestion des chants sur Jeunesse en mission et son recueil J'aime l'Eternel.
Dans la foulée d'une lettre ouverte à propos de la louange, publiée ce printemps dans Vivre, nous vous proposons un dossier sur la question. Il montre que nos Eglises auraient tout intérêt à développer ensemble une stratégie musicale digne de ce nom. Cela pourrait commencer en établissant un minimum de contact, voire de collaboration, avec le Département musical de Jeunesse en mission.
Ensuite, nous pourrions imaginer que des personnes de talent, musiciens, compositeurs, théologiens, responsables d'Eglise... unissent leurs efforts pour travailler à une amélioration constante du répertoire. L'interpellation de Sylvain Freymond dans son article « Au cœur de l'adoration » et l'exemple de l'Eglise Hillsong dans l'interview de Yannick Delessert « Hillsong : la gloire de Dieu et le travail » montrent des pistes à ce sujet. En voici quelques exemples :
- constamment rappeler les fondements de la louange, c'est-à-dire la gloire de Dieu et la connexion du prochain à Dieu ;
- enseigner un véritable esprit de service, d'humilité et de recherche de l'excellence chez les « producteurs » de louange – compositeurs, musiciens, conducteurs...
- faciliter la production de chants nouveaux, adaptés au vécu de nos Eglises, ainsi qu'à leurs besoins spirituels et théologiques ;
- créer un catalogue de chants – voire de déroulement de temps de louange – intéressants, spirituels et aisés à interpréter ;
- participer au perfectionnement musical, spirituel et pédagogique des « producteurs » de louange de nos communautés.
Lorsque nous disons cela, nous n'oublions pas le travail formidable qui est déjà accompli, dimanche après dimanche, par les groupes de louange de nos Eglises. Ils sont formés de chrétiens souvent jeunes, chanteurs, conducteurs, guitaristes, pianistes, flûtistes, organistes et autres percussionnistes. Leur consécration et leur travail sont des dons de Dieu aux Eglises. A nous, maintenant de les aider à grandir à tous égards – sans oublier de grandir à leurs côtés.
Claude-Alain Baehler
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