Au mois de novembre, le mensuel catholique Paroisses vivantes a consacré son dossier principal aux évangéliques. Dans la partie romande du journal, Vincent Lafargue se penche sur la question : « Les évangéliques : conservateurs ou réformateurs ? » Ce prêtre constate que les évangéliques constituent une nébuleuse, qu’ils sont perçus par certains réformés comme conservateurs voire fondamentalistes, et par certains catholiques comme des « réformateurs ». Le journaliste passe ensuite à une mise en garde à l’endroit des dérives sectaires dont pourraient être victimes les personnes qui fréquentent certaines Eglises. Il poursuit par une citation d’une Valaisanne, mère de trois enfants et mariée à un Camerounais, membre de l’Eglise évangélique apostolique de Sion. Cette femme exprime sa perception de catholique engagée dans les deux réalités ecclésiales. En conclusion, Vincent Lafargue invite les lecteurs de Paroisses vivantes à « regarder avec circonspection » les évangéliques, « même s’ils nous poussent, ajoute-t-il, (…) à redonner de la joie et du sens à nos célébrations catholiques ».
Les contributions locales plus en phase avec le terrain
Dans les déclinaisons paroissiales de l’édition de novembre de Paroisses vivantes, le ton est plus cordial, marqué qu’il est par les dynamiques locales entre Eglises. C’est ainsi que plusieurs pasteurs de la FREE font leur apparition. Gilles Geiser de l’Eglise évangélique Châble-Croix à Aigle cosigne une lettre au prêtre local ; Gaëlle et Cédric Chanson de l’Eglise la Colline à Crissier (FREE) sont présentés à côté du pasteur de l’Eglise évangélique Lazare à Bussigny. Dans le cahier genevois, Willy Schildknecht de l’Eglise évangélique l’Espérance au Grand-Lancy (FREE) présente sur une page la dynamique qui prévaut actuellement dans sa communauté.
Dans ces pages réservées aux réalités locales, un couple mixte, catholique-évangélique, est interviewé, ainsi qu’une membre d’une Eglise évangélique valaisanne, très impliquée dans son village.
Le propos de Paroisses vivantes, lorsqu’il est nourri par les contacts locaux, est bienveillant, voire critique par rapport à l’institution romaine qui ne reconnaît pas les évangéliques comme Eglises. La rédaction romande est, elle, plus circonspecte, notamment avec la mise en avant de la Miviludes, cette instance française de lutte contre les sectes, auxquelles les évangéliques sont ainsi associés.
Serge Carrel