« La FREE se projette dans les 5 ans à venir » par Philippe Thueler

vendredi 28 avril 2017

A l’occasion des 10 ans de la FREE, Philippe Thueler, le secrétaire général, esquisse les grands axes d’action de la fédération pour ces 5 prochaines années. Ces axes sont le fruit des discussions du Conseil consultatif de la FREE.

 Si la FREE est la plus grande fédération d’Eglises évangéliques en Suisse romande, elle est aussi la plus diverse. En cause, l’autonomie locale probablement, qui laisse s’exprimer les différentes sensibilités qui composent la fédération, mais aussi l’histoire qui a vu se rapprocher, il y a plus de 10 ans, deux fédérations aux racines ecclésiologiques et géographiques différentes. Si cette diversité est une énorme richesse, elle pose néanmoins la question suivante : y a-t-il un pilote dans l’avion ? Ou dans le paquebot, comme certains aiment appeler la FREE ? La réponse est… oui ! Et qui dit pilote dit aussi destination et plan de vol… Il est temps de sortir votre compas et votre boussole !

La Rencontre générale et le Conseil consultatif

Si notre destination est de partager, ensemble, l’amour de Jésus-Christ avec chacun, clarifions d’entrée que chaque étape de ce voyage est décidée par la Rencontre générale. Mais il existe un organe qui est chargé de « discerner les besoins et les priorités de la fédération », en d’autres termes de discerner le plan de vol : le Conseil consultatif, dont l’appellation – qui frise le pléonasme – devrait rassurer les tenants d’une autonomie locale forte ! Le Conseil consultatif réunit ces dernières années une vingtaine de membres des instances de la FREE pour une journée de retraite annuelle fin janvier. Après avoir planché autour de la question de la vision et des 5 lignes de forces, il s’est penché cette année sur l’avenir de notre fédération, de ses Eglises et de ses membres, dans une perspective à 5 ans. Voici quelques éléments ressortant de cette journée.

Renforcer la FREE comme mouvement

Le conseil prévoit tout d’abord que la FREE se renforce en tant que mouvement d’Eglises, auquel il est utile et pertinent d’appartenir. Non seulement parce que ce mouvement propose des ressources précieuses aux Eglises (comme peuvent l’être actuellement les commissions, les collaborateurs ou les guides), mais aussi parce qu’il donne de l’impulsion, du sens et de la synergie avec d’autres mouvements. Un mouvement qui nourrit ainsi l’identité et la vocation des chrétiens de ses Eglises, cela implique un changement profond, qu’il faut poursuivre, tant au niveau de la communication que des relations et du développement de valeurs communes.

Le conseil souhaite également renforcer l’un des facteurs cruciaux du développement des Eglises : le leadership. Sa conviction est que notre culture congrégationaliste ne devrait pas mener à l’absence de vision et au flou sur la direction de l’Eglise, bien au contraire ! Un leadership correctement établi et vécu, et surtout clairement reconnu, devrait être établi dans chaque communauté ces prochaines années. Sa composition devrait faire la part belle aux complémentarités des dons, des compétences et des appels des uns et des autres, qu’ils soient rémunérés ou non par l’Eglise. Non pour créer une sorte d’équilibre des opinions qui finit par s’annuler, mais pour permettre aux ministères d’émerger et de porter du fruit.

Partager l’Evangile

Quels seraient alors les domaines-clés dans lesquels investir la dynamique suscitée par un tel leadership ? Le Conseil consultatif envisage trois domaines prioritaires. Le premier est celui du partage de l’Evangile. Comprenez par là tout ce qui contribue à bâtir des ponts avec nos contemporains. Cela commence sans doute par travailler à une compréhension renouvelée du message de l’Evangile pour notre culture romande d’aujourd’hui. La Pastorale chemine cette année sur ce thème au travers de l’ouvrage de Tim Keller Une Eglise centrée sur l’Evangile. Il s’agit ensuite de modifier ce qui doit l’être dans notre communication (celle de nos communautés et dans les médias) et dans nos rencontres pour qu’elles deviennent plus compréhensibles – et même mieux : plus pertinentes – pour nos contemporains. Nous imaginons même que cela conduise certains à démarrer de nouvelles implantations d’Eglise, conçues pour ceux qui veulent découvrir et vivre l’Evangile dans une culture qui leur est propre.

Développer la formation

Le deuxième domaine est connexe au premier et fait écho au mandat de Jésus de « faire des disciples » : il s’agit de réfléchir, dans chaque Eglise, au cursus de formation qui pourrait être mis sur pied, selon les forces et les dons des uns et des autres, pour les différentes personnes qui souhaiteraient découvrir la foi chrétienne, progresser ou prendre des responsabilités dans l’Eglise. Ce cursus pourrait évidemment inclure les formations déjà proposées, comme le FREE COLLEGE, le Camp Passion, la Journée des responsables ou les ressources pour groupes de maison. Ces formations devraient être adaptées pour être vécues au niveau local, en profitant des opportunités offertes par le web.

Les 20-35

Un dernier domaine est cher au Conseil consultatif : celui de rejoindre et de travailler avec les 20-35 ans. Cela comporte bien entendu des défis liés aux cultures qui peuvent être assez différentes entre les générations. Mais l’enjeu pour l’Eglise est primordial : assurer un pont entre les générations pour que les jeunes puissent s’intégrer dans nos communautés avec leur sensibilité et leur vécu, y grandir et y servir.

Voilà donc le plan de vol discerné ! Reste maintenant à travailler sur le moyen de transport qui nous amènera à bon port et à adapter le trajet au gré de la météo et du Souffle ! Mais, avant cela, est-ce que la destination et les étapes vous plaisent ? Que diriez-vous de poser vos bagages dans une Eglise qui met tout cela en œuvre ? Ou d’appartenir à une fédération qui poursuit ces objectifs ?

Philippe Thueler 

N’héstez pas à écrire au secrétaire général de la FREE : philippe.thueler@lafree.ch.

 

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