L’exécutif du canton de Vaud annonce avoir débuté une révision de l’actuelle loi sur l’enseignement privé. Cette décision, datée du 28 octobre et mise en lumière par Protestinfo, l’agence de presse réformée romande, fait suite à l’interpellation du député vert au Grand Conseil vaudois Martial de Montmollin. Début 2014, celui-ci s’était déclaré inquiet de voir que des écoles privées de sensibilité évangélique enseignent la théorie religieuse du créationnisme en cours de biologie, à la place de la théorie scientifique de l’évolution.
Dans sa réponse, le Conseil d’Etat vaudois indique vouloir fixer des exigences et des limites plus précises aux écoles privées, « en particulier à celles qui seraient tentées de privilégier l’enseignement de théories non fondées sur les connaissances scientifiques reconnues. »
Ce qu’est le créationnisme
Rappelons qu’une personne créationniste est quelqu’un qui croit que Dieu a créé le monde en six jours. Cette lecture littérale de la Bible s’oppose à la théorie de l’évolution de Darwin.
Maintenant, d’autres chrétiens admettent que les jours, au sens biblique, peuvent désigner une période plus ou moins longue. Une troisième interprétation, admise par la plupart des spécialistes de la bible, estime que le récit de création est une histoire imaginaire, un poème, sans prétention scientifique. Cette dernière lecture n’est pas en opposition à la théorie de l’évolution.
Trois écoles dans le collimateur
L’année dernière, trois écoles évangéliques vaudoises se sont trouvées dans le collimateur de Martial de Montmollin, sur les sept qui existent en Suisse romande. Après vérifications, le Conseil d’Etat vaudois signale que dans deux de ces écoles vaudoises, soit le Potier à Oron et L’Amandier à Lucens, des supports de cours ou manuels ont montré « une confusion manifeste entre les connaissances scientifiques relatives à l’évolution et la croyance créationniste ». Ces deux écoles se sont d’ores et déjà engagées à ne plus faire usage de ces moyens.
Créationnistes minoritaires
Cela dit et selon la Fédération évangélique vaudoise (FEV), le créationnisme n’est le fait que d’une minorité d’évangéliques. Dans un courrier qu’elle avait adressé l’année dernière à la Conseillère d’Etat vaudoise Anne-Catherine Lyon, cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, la FEV avait souligné que les travaux de la branche romande du Réseau des scientifiques évangéliques ont pris clairement leurs distances à l’égard du créationnisme.
Gabrielle Desarzens