Au fil de la discussion qui intervient au lendemain des votations fédérales, le verbe s’affine et les images se précisent : « Il est important que le chrétien ne vive pas dans un bocal où il n’y a que des personnes qui lui ressemblent. Il doit être sel et lumière là où Dieu le place, un panneau indicateur du ciel ! » A la tête de la start-up Ecorobotix, qui conçoit, développe et vend des robots désherbeurs, le quadragénaire croit dur comme ferme à l’innovation. « Je pense vraiment qu’on va sortir de cette crise climatique qui est l’enjeu majeur de notre société grâce aux nouvelles technologies, et donc à l’économie. »
Les robots de son entreprise vaudoise sont équipés de différents capteurs, dont des caméras, capables de détecter la présence de mauvaises herbes dans les sols. Ils visent à réduire de 95% les pesticides diffusés dans les champs agricoles. « On a créé Ecorobotix avec mon collègue Steve Tanner pour participer à ce combat en faveur de la protection de la nature », indique-t-il.
« On peut y arriver »
Engagé dans l’église de La Coline (FREE) de Crissier, celui qui dit avoir toujours aimé la politique parle de ses racines chrétiennes en termes de valeurs à défendre. « Cela fait sans doute un peu bisounours, mais il faut mettre en pratique l’amour du Christ. » Et l’entrepreneur de parler de son engagement humanitaire dans l’ONG Medair, avec laquelle il est parti trois ans à Madagascar. « J’ai vu que les plus précarisés du Sud sont ceux qui sont déjà et qui seront le plus durement frappés par le réchauffement climatique. Ma responsabilité, c’est de participer à faire en sorte que ce réchauffement ne dépasse pas les 1,5 à 2 degrés. Je crois que l’on peut y arriver en alliant économie et écologie. Et je veux être dans les sphères de pouvoir politique où ce genre de décisions peuvent et doivent être prises. »
Le bien-être du plus faible
Les votations fédérales de dimanche 13 février ont montré un décalage entre population et élus ? « C’est important d’être impliqué localement, commente Aurélien Demaurex, qui a siégé 8 ans au Conseil communal de Crissier où il habitait précédemment. Le système de milice est excellent en ce sens. Et il faut veiller au décalage entre riches et pauvres qui se creuse de plus en plus, car une société qui va bien se mesure au bien-être du plus faible. »
Gabrielle Desarzens