L’Armée du Salut a remporté samedi 15 septembre à Thoune le prix Stop Pauvreté 2012 pour son programme de lutte contre la corruption qu’elle mène dans des projets de santé. Concrètement, ce sont les outils et le matériel que l’ONG a développés pour combattre la corruption – comme la formation des collaborateurs, le suivi des fonds et le contrôle dans la distribution les médicaments – qui ont conquis le jury.
Le prix du mouvement suisse « Stop Pauvreté », qui émane d’ONG chrétiennes de sensibilité évangélique, récompense chaque année des activités ou des œuvres de personnes qui s’engagent contre la précarité. Or pauvreté et corruption sont étroitement liées.
Corruption dans le collimateur
Le mouvement « Stop Pauvreté » souligne en effet que la corruption est un réel obstacle au développement. C’est d’ailleurs ce qui l’a motivé au terme de sa journée nationale à récompenser les réponses proposées à ce que ce mouvement considère comme un véritable fléau. Selon Peter Seeberger, directeur de ce mouvement, les dessous de table en Afrique représentent actuellement le quart du produit national brut de tous ses pays, soit 148 milliards de dollars par an.
« La corruption tue », a exprimé la salutiste Irène Cherpillod citant l’éthicien et théologien Christoph Stückelberger. A la réception du prix, elle a ajouté que les organisations chrétiennes n’échappent pas au phénomène.
Moyens multiples
Le prix décerné l’a été au terme d’une semaine de conférences et d’ateliers qui ont rassemblé plus de 300 ONG évangéliques à Thoune sous l’égide du Réseau Michée. A cette occasion, plusieurs orateurs de pays du Sud se sont exprimés d’une part sur la justice sociale et d’autre part sur les moyens de combattre la corruption dans le monde. Pour ce faire, les moyens sont multiples. L’efficacité des ONG qui fonctionnent en réseaux et qui sont insérées sur le terrain en est un, à l’image de l’Armée du Salut dans les 2 Congo (Congo RDC et Congo Brazzaville). Les moyens politiques en sont un autre. La Suisse en a d’ailleurs pris pour son grade quand les orateurs ont fait mention de la captation par ses banques de milliards de capitaux dont sont privés des pays et des communautés qui en auraient besoin pour leur développement…
Gabrielle Desarzens