Le samedi 5 décembre 2009, une famille suisse de travailleurs humanitaires a été expulsée du Maroc. La police marocaine reproche à cet ingénieur et à cette physiothérapeute engagés dans un travail auprès d’enfants handicapés avec l’ONG neuchâteloise CTS, de s’adonner à des activités « missionnaires évangélistes », de nature, selon l'agence officielle MAP, « à porter atteinte aux valeurs religieuses du Royaume ».
Des chrétiens marocains et étrangers interpellés par la police
Le vendredi 4 décembre 2009, dans une maison de la localité de Saïdia, à l’est du Maroc, la police marocaine a interpellé quelques chrétiens qui s’étaient réunis pour prier, lire la Bible et passer du temps ensemble. Les personnes de nationalité marocaine ont été interrogées, puis relâchées. Quatre personnes de nationalité étrangère ont été expulsées du pays dès le lendemain.
Par ailleurs, une famille suisse et leurs trois enfants habitant Oujda, qui n’était pas présente à Saïdia mais qui connaissait quelques-unes des personnes interpellées, a été elle aussi arrêtée, puis expulsée après avoir été interrogée par la police. Toutes ces personnes sont en Espagne aujourd’hui et se portent bien. La police s’est montrée ferme, mais n’a fait preuve d’aucune violence physique.
« Des collaborateurs engagés pour leurs compétences professionnelles »
« Nos collaborateurs ont été engagés pour leurs compétences professionnelles et travaillent à plein temps dans le domaine humanitaire, explique Pierre-Alain Porret de Peseux (NE), responsable de la petite ONG CTS (Consulting, Training and Suppport). Leur foi chrétienne relève du domaine privé, même si leurs valeurs transparaissent dans leur vie quotidienne. Nous tenons à nous distancier de déclarations qui affirment que ce couple est impliqué dans des activités ‘missionnaires évangélistes’. »
Au Maroc depuis 2002
Cette famille neuchâteloise vit au Maroc depuis 2002, au service des enfants handicapés de la région d’Oujda, dans l’Oriental marocain. En collaboration avec plusieurs associations marocaines de parents d’enfants handicapés, ce couple a oeuvré sans relâche pour développer des aides techniques, pour former des thérapeutes en rééducation fonctionnelle, pour organiser des campagnes de sensibilisation au problème du handicap et pour permettre le développement d’activités d’éveil par le biais de l’informatique. Plusieurs étudiants en éducation spécialisée ont aussi accompli des stages de formation à Oujda.
Des activités humanitaires en péril !
« Ces activités humanitaires sont aujourd’hui en péril, commente Pierre-Alain Porret, alors même qu’elles étaient en pleine expansion et très appréciées de la population locale. Nous le déplorons fortement et espérons que les autorités reviendront sur leur décision, afin que les services au bénéfice des enfants handicapés et de leurs familles continuent. » (c)
Le site internet de CTS. Lire aussi un article paru sur Arcinfo.