Réseau Michée : des ambassades suisses frileuses dans l’octroi de visas

jeudi 27 septembre 2012
Un congressiste sur 4 n’a pas obtenu de visa et, par conséquent, n’a pu se joindre comme prévu au Congrès international du Réseau Michée qui s’est déroulé du 10 au 14 septembre à Thoune. Le durcissement de la politique d’asile suisse est pointé du doigt.
Sur plus de 400 participants inscrits à la rencontre du Réseau Michée qui est la plus importante plate-forme mondiale d’œuvres sociales du milieu évangélique, 94 n’ont pu rejoindre le sol helvétique. A l’index : l’extrême prudence des agents de migration qui soupçonnent les ressortissants du Sud de profiter de l’aubaine pour déposer une demande d’asile sitôt le pied posé en Suisse. « Ce qui nous a surpris, c’est la méfiance de nos ambassades comme au Nigéria, indique Christa Bauer de l’ONG TearFund. Nous n’avons jamais eu de problème de visas similaire jusqu’à aujourd’hui, mais il est vrai que nous n’avons jamais invité plus de 1 à 2 personnes par année. »
En Angleterre où le Réseau Michée a son siège, Sheryl Haw a réussi avec peine à obtenir une cinquantaine de visas « au forceps », comme autant d’accouchements difficiles, rapporte le médecin Josiane André, fondatrice de l’ONG Medair.
 
Revers de notre politique d’asile
Est-ce que ces difficultés administratives sont le revers du durcissement de la politique d’asile décidé par les chambres fédérales ? « Certainement, estime Peter Seeberger, directeur du mouvement Stop Pauvreté, l’antenne suisse du Réseau Michée. On jette le bébé avec l’eau du bain : s’il y a toujours un risque objectif que des participants à une rencontre internationale saisissent l’occasion pour demander l’asile, les orateurs invités à un tel congrès n’avaient a priori aucune envie ni aucun intérêt à vouloir rester en Suisse une fois la rencontre terminée. Il s’agit d’acteurs clés de l’aide au développement dans leur pays respectif. »  
 
La Suisse perd du crédit
Plus de 300 acteurs internationaux du monde entier en lien avec les Eglises évangéliques, anglicanes, presbytériennes ou réformées se sont finalement rassemblés mi-septembre à Thoune, pour un congrès qui intervient tous les 3 ans et qui se déroulait pour la première fois en Suisse. Manquaient donc plusieurs Nigérians, Pakistanais, Kenyans...  Et plusieurs membres présents se sont plaints de la méfiance affichée des douaniers à l’aéroport. « Un orateur nous a fait publiquement part de son expérience de fouille », commente Peter Seeberger.
Difficile dès lors pour la Suisse de se targuer d’être encore une place de débat privilégiée entre le Nord et le Sud. Interpellé sur cette question, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) reste des plus diplomatiques : « Dans le cadre de sa politique d’Etat-hôte, le DFAE encourage les rencontres internationales, en assurant notamment des conditions d’accueil optimales aux participants, dans le respect de la législation en vigueur », déclare sa porte-parole Carole Wälti.
Gabrielle Desarzens


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