Déborah Rosenkranz, l’une des étoiles montantes du gospel en Europe, a souffert d’anorexie pendant plus de sept années. Pendant longtemps, son alimentation quotidienne se résumait à une pomme par jour ! Très vite, son poids a oscillé entre 30 à 40 kilos. Alors qu’elle frôle la mort à un certain stade de sa maladie, un déclic surprenant va lui permettre de reconnaître sa situation et de demander de l’aide à son entourage.
La descente aux enfers !
« J’ai grandi dans une magnifique famille. J’étais une petite fille sportive et je croquais la vie à pleines dents. Un jour, mon petit ami de l’époque m’a dit à la fin d’un match d’handball une phrase qui allait changer le cours de ma vie : “Tu joues vraiment bien, mais je me demande comment tu peux courir avec un tel poids ?“ » explique Déborah Rosenkranz.
Cette phrase est le début de la descente aux enfers de la chanteuse de gospel. Elle la reçoit comme un coup de poignard dans le cœur. A partir de là, elle entreprend plusieurs régimes et finit par ne manger plus qu’une pomme par jour. « J’ai grandi avec la croyance qu’il faut être mince pour être aimée. A ce moment, le regard positif de mes parents sur moi ne comptait plus ! »
Sentiment de toute puissance !
L’évolution de l’anorexie se déroule principalement en quatre phrases. Dans la première, les jeunes filles qui souffrent d’anorexie éprouvent un sentiment de bien-être, de fierté, d’enthousiasme et de toute puissance. Elles ont l’impression de réussir à contrôler ce que peu de personnes arrivent à faire : leur alimentation. « Cette maladie me donnait l’impression de contrôler mon entourage et mon corps », relève Déborah Rosenkranz.
Durant cette phase de la maladie, les jeunes filles contestent l’inquiétude de leur entourage et nient complètement leur maladie. La fin de cette première étape coïncide généralement avec le premier rendez-vous avec les médecins. Pendant la deuxième phase, il y a une longue période où elles persistent à contrôler leur alimentation, malgré le diagnostic des médecins. Pendant la troisième phase, les jeunes filles reprennent du poids malgré elles. S’effondre alors leur identité bâtie. Puis vient la quatrième phase où elles prennent enfin conscience de leur état et cherchent à cheminer sur la voie de la guérison.
L’élément déclencheur : « One prayer ! »
« L’anorexie mentale est une fausse amie », souligne Déborah Rosenkranz. En effet, il existe un point de quasi non-retour dans cette maladie où tout ce que les jeunes anorexiques pensaient contrôler leur échappe. « Un jour, le médecin a dit à ma mère qu’il ne pouvait plus rien faire pour moi et que j’allais bientôt mourir. » A ce moment-là, Déborah Rosenkranz a eu, pour la première fois de sa vie, peur de mourir.
Un soir, elle sort de chez elle sans le dire à ses parents, et assiste à à un concert : « Quand je suis rentrée à 2 heures du matin, j’ai entendu ma mère dire à mon père qu’il était temps de m’acheter un cercueil. Au fond de moi, je savais qu’elle avait raison. Mais à cet instant, mon père a répondu d’une voix forte qu’il était important de se confier en Dieu pour cette situation. »
Ce soir-là, la foi de son père a redonné de l’espoir à Déborah Rosenkranz : « Pour moi, c’était incroyable de ressentir à nouveau cet espoir perdu ! Je suis entrée dans leur chambre et j’ai accepté leur aide pour la première fois depuis longtemps. »
Chanter pour redonner espoir !
Aujourd’hui, Déborah Rosenkranz sillonne le monde pour chanter et partager des messages d’espoir : « Chaque jour, je reçois des lettres de jeunes filles qui étaient aux portes de la mort et qui sont revenues à la vie ! » Dernièrement, elle a sorti un album autobiographique « Wildheart » dont l’un des titres nommé « One Prayer » raconte cette fameuse nuit où la prière de ses parents lui a sauvé la vie !
Camille Kursner