« 'Je suis Charlie' : de la défense du droit au blasphème ! » par Serge Carrel

jeudi 08 janvier 2015 icon-comments 34

Derrière l’horreur du 7 janvier à Paris, il y va de la défense d’un droit fondamental : celui de critiquer le religieux. Pour Serge Carrel, ce droit est au cœur de l’histoire et de la tradition évangélique !

Le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, de 12 personnes assassinées froidement… laisse sans voix ! La consternation devant l’horreur nous gagne et pourrait nous laisser dans un silence pétrifié ! Pourtant derrière ces assassinats, il y a la volonté de faire taire l’exercice d’un droit intimement lié à la liberté d’expression : le droit au blasphème, le droit de profaner le religieux. La défense de ce droit mérite de lever haut sa plume !

Les évangéliques profanateurs !
Au premier abord, les évangéliques sont peu enclins à goûter à ce genre d’exercice. Et pourtant losqu’on y regarde de plus près, leur propre histoire regorge de profanations du religieux en place, légitimé par la force publique.
Au XVIe siècle à Zurich, plusieurs personnes participent au renouveau de la Réforme en affichant des idées différentes de celles du Réformateur Ulrich Zwingli. Au début, Zwingli et les Conrad Grebel ou Felix Manz sont amis. Mais très rapidement, ceux qui seront appelés plus tard « anabaptistes » expriment d’autres opinions sur des questions comme le baptême des enfants ou le rôle de l’Etat dans le domaine religieux. En profanant le sacré de l’époque, ces évangéliques rompent avec les idées dominantes, et même blasphèment selon les bien-pensants. La riposte de la force publique ne se fait pas attendre : plusieurs anabaptistes finissent noyés dans la Limmat.
Nos Eglises en Suisse romande se rattachent historiquement au Réveil qui traversa le protestantisme du début du XIXe siècle. A ce moment-là, des étudiants en théologie redécouvrent un christianisme théologiquement plus traditionnel. La divinité du Christ y est réaffirmée. Sa résurrection aussi. Ces étudiants goûtent à l’importance d’une rencontre personnelle avec le Christ. Ils profanent le sacré de l’époque et connaissent rapidement des difficultés avec les autorités ecclésiastiques. Ils ouvrent alors des groupes proches de leurs idées et certains sont emprisonnés, puis bannis... 
Des personnes habitées d’un idéal ou d’une vision du monde différente doivent pouvoir déboulonner le sacré du jour. Au coeur de l’histoire des évangéliques, il y a une invitation à la liberté de conscience et à la possibilité de critiquer tout discours religieux.

Jésus, un blasphémateur !
D’ailleurs, Jésus de Nazareth n’a-t-il pas été un profanateur audacieux du sacré solidement en place et même un blasphémateur des réalités religieuses les plus intouchables de son temps ? Prenez le débat autour des guérisons le jour du sabbat (Mc 3.1-6). Les bien-pensants sont choqués que Jésus guérisse ce jour-là. Et lui de transgresser cette pratique et de lui redonner son sens en disant : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat... » (Mc 2.27).
Lorsque Jésus chasse les vendeurs du Temple, il se permet de rappeler un endroit sacré à sa fonction première : celle de maison de prière (Mc 11.15-18). L’un des motifs de sa mise à mort sur la croix réside, pour la plupart des spécialistes, dans une parole sur le Temple où Jésus n’hésite pas à désacraliser cette institution centrale de la religion juive en disant : « Je détruirai ce temple et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme » (Mc 14.58)...
Le religieux n’est pas bon en lui-même. Il est toujours ambivalent. Il peut être l’occasion extraordinaire d’humanisations et de promotions de notre humanité. Il peut aussi être la source d’excès scandaleux : manipulation des foules, asservissement d’un sexe par l’autre, incitation à la violence, violation de droits humains fondamentaux...
D’où le droit inaliénable de le dénoncer, de le caricaturer… et de blasphémer contre des prétentions, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes… ou même athées ! « Je suis Charlie » !

Serge Carrel
Rédacteur en chef de lafree.ch, site évangélique d’information 

 

34 réactions

  • Girardet Robert dimanche, 11 janvier 2015 15:49

    Je ne suis pas d accord avec Serge Carrel.

  • Patrick dimanche, 11 janvier 2015 16:07

    Cet article me dérange vraiment, car il ne peut que diviser. Jésus était provocateur, mais jamais blasphémateur, il y a une grosse différence entre ces deux comportements.

    Je suis Charlie, que ce soit ETRE ou SUIVRE, je ne peux pas. Charlie Hebdo est antisémite et antichrétien, même si il dénonce des choses justes, cela n'excuse pas tout.

    Surtout "Je suis Charlie" empêche la vraie question: celle de la place et du rôle de l'Islam dans notre société. C'est trop facile de parler "d'extrémisme". Les années 30 sont oubliées depuis longtemps, la lâcheté devant le nazisme aussi.

    L'Islam est-il compatible avec la démocratie? Ne sommes-nous pas naïfs en croyant cela?

    Ces terroristes sont des assassins, des repris de justices, probablement manipulés. Ce qu'ils ont faits est profondément inacceptable, mais ce sont aussi des hommes ayants appliqués le coran à la lettre. Ouvrons les yeux.

    Monsieur Carrel, quel est votre but? Je ne comprends pas, ou trop bien. Mais je suis fâché de retrouver l'infâme soupe médiatique actuelle, pliant le genoux devant l'idole de la multi culturalité dans un journal à prétention chrétienne.

    Mais cela confirme ma déception vis à vis de "Vivre", journal aveugle devant la lente dérive du monde évangélique, lequel ressemble toujours plus au monde réformé, avec 30 ans d'écart, et sans les qualités intellectuelles.

  • Bally Claude dimanche, 11 janvier 2015 18:54

    Merci pour cet article . je partage volontiers ce point de vue. Merci
    Bien sûr il est possible de développer d'avantage le sujet .Pourquoi pas dans le journal vivre avec des articles de divers orientations. Je suis une partie de Charlie. Salut

  • Jean-Charles Moret dimanche, 11 janvier 2015 22:48

    Ne tirez pas sur l’ambulance !
    Je parcours ce soir le site de la FREE, et découvre toutes les réflexions à l’article de Serge Carrel. Personnellement, je ne peux pas me rallier simplement à ce cri « Je suis Charlie ». Parce que derrière ces trois mots, il y a toutes sortes de signification, de la simple solidarité avec des victimes, au soutien d’un type de presse, ou même d’une idéologie.

    Mais je ne peux pas non plus m’associer à quelques termes durs que je lis en réaction à l’article de Serge Carrel, voire à sa personne. Je connais suffisamment Serge pour savoir que, s’il aime les mots forts et provocateurs, il est avant tout un disciple du Christ qui aime le Seigneur et l’Eglise, qui a à cœur la proclamation de l’Evangile en Suisse romande, et qui cherche à vivre concrètement sa foi, sans crainte d’en payer le prix.

    Même si, en volant au secours de la liberté de presse, Serge grille un feu que vous voyez rouge, s’il vous plaît, dites-le lui, mais sans tirer sur l’ambulance !

  • Priscille Michel lundi, 12 janvier 2015 02:17

    Salut Serge,

    Voilà la prise de position de Bob Eckblad que tu as - me semble-t-il - rencontré lors de ton séjour à Vancouver... Aumônier de prison depuis plus de 20 ans dans une prison et travaillant avec les parias de la société, sa perpective est celle d'un homme du terrain.

    Deeply troubled by news of this week’s killings of journalists at Charlie Hebdo, France’s beloved satirical newspaper, by two French Muslim brothers of Algerian descent, Chérif and Saïd Kouachi. I’ve been haunted by footage I saw of these gunmen’s shooting of a police officer in cold blood on a Parisian street where our good friends live and where we regularly stay. The killing of four hostages in the Jewish kosher grocery store by another jihadist activist, followed by the French police’s shooting of all three gunmen, has made this a traumatic week for France and the world.

    Should we be surprised by these killings? Offense, resentment, and shame carried by many young Muslim men and others on the margins today incite rage. In this case, the rage is directed against the dishonoring gaze and mocking words of journalism that appears to consider nothing sacred, except free speech.

    In the twenty years of my chaplaincy ministry in our local jail and in prisons around the world, I have witnessed the consequences of the exercise of free speech over and over. Exercising your freedom of speech to say whatever you want in a prison context (and many other places too) is possible, but it is not advised, especially if your words increase offense and lead to a sense of powerlessness and shame when the offended one may not have an effective way to respond. If you disrespect someone’s mother, girlfriend, or even fellow gang member, you will likely pay the consequences at some point.

    Cartoons of a naked Prophet Mohammed published by Charlie Hebdo, as well as images of the victims of Israel’s recent bombing of Gaza or America’s tortured detainees add to many Muslim people’s experience of being disrespected by the powerful status quo. Chérif and Saïd Kouachi sought to vindicate the honor of Mohammed (and his followers).

    Many second generation immigrants, like Chérif Kouachi and his brother (who was orphaned and then raised in France’s foster-care system), experience tremendous alienation growing up in Western European countries as disaffected minorities, and they find refuge in their identity as Muslims. Chérif Kouachi was reputed to have been first radicalized in his early twenties when he saw images and heard reports of American soldiers torturing Iraqi prisoners in Abu Ghraib prison.

    The tremendous violence unleashed on Palestinians by Israelis has radicalized many young Muslims. Attacks on Muslims in Iraq, Syria and Yemen by Americans and their coalition through bombing raids, drone attacks, incarceration and torture is radicalizing many more. And Western media that dishonors Islam or justifies violent actions against it only adds salt to the wounds.

    People all around the world have reacted to the massacre at Charlie Hebdo by identifying with the slaughtered journalists, who have come to represent freedom of speech. Masses of mainstream Westerners with signs “I am Charlie” or “We are Charlie” (“Je suis Charlie”; “Nous Sommes Charlie”) are effectively cloning en masse those viewed by Muslims as dishonoring and mocking Islam.

    When the French public and their sympathizers choose to first and foremost stand in solidarity with champions of freedom of speech (the French value of freedom or “liberté”) rather than prioritizing pursuit of communication and mutual understanding with Muslims (the value of brotherhood or “fraternité”), they further dishonor disaffected Muslims, provoking them toward deeper frustration and resentment and increasing violence.

    So how might followers of Jesus respond to this escalation of hatred and violence? Jesus warned his disciples: “You will be hearing of wars and rumors of wars. See that you are not frightened, for those things must take place, but that is not yet the end” (Matthew 24:6). Jesus expects his listeners to be aware that history is heading toward increasing tension and to resist the natural tendencies toward hard- heartedness or violence.

    “Because lawlessness is increased, most people’s love will grow cold. But the one who endures to the end, he will be saved. This gospel of the kingdom shall be preached in the whole world as a testimony to all the nations, and then the end will come” (Matthew 24:12–14). Anyone listening to Jesus is told to not be fearful, but to get on with the highest priority work—announcing the Gospel of the Kingdom. What is this Gospel?

    It most certainly does not include Christians identifying with or justifying swift and effective retaliation, increased surveillance, growing suspicion, incarceration, hatred against Muslims, or fear. When James and John ask Jesus if they should call down fire from heaven to consume the Samaritans who refused them entry as they traveled toward Jerusalem, Jesus rebukes them, saying: “You do not know of what spirit you are of. For the son of man did not come to destroy men’s lives but to save them” (Luke 9:55–56).

    Those following Jesus need empowerment by the Holy Spirit to love our neighbors, to love our enemies, and to actively pursue understanding and reconciliation. This includes first taking the log out of our own eyes through confessing our sin and renouncing our violence. We must refuse our natural proclivity to judge the other, and to seek instead understanding with Muslims or anyone we label an “offender.” Honest communication can happen only when we build relationships.

    Now we have an opportunity—to refuse to let our love grow cold or be overcome by evil, but to pursue Spirit-guided ways to overcome evil with good; to refuse to let the light of our Gospel be overcome by the darkness, but to shine brightly, so that all can see the light of the face of Christ—the world’s Messiah Savior.

    In contrast to the shaming gaze, we must seek to look with the compassion of Jesus, who sees the crowds harassed and helpless, like sheep without a shepherd, and then exclaims: “The harvest is plenty but the workers are few: beg the Lord of the harvest to cast out workers into the harvest.”

  • CORNEZ lundi, 12 janvier 2015 07:39

    Monsieur Carrel,
    J'ai souvent apprécié bon nombre de vos articles et de vos interview, sans être en attente impatiente du mail de la free. A travers vos différentes interventions, y compris, celles qui relèvent du visuel, j'ai vu en vous quelqu'un qui présente une grande ouverture d'esprit d'autant plus appréciée que j'ai toujours essayé de m'inscrire dans un regard ouvert. Toutefois, je ne suis pas Charlie, car, cet hebdomadaire, sous le couvert de liberté, avait l' humour de ces potaches qui découvrent qu'ils ont un sexe, où, qu'il est bien d'insulter le ciel! Parlons du blasphème, faudrait-il en donner une définition, selon le ROBERT, c'est émettre des propos insultant une divinité. On peut donc dès lors ne pas l'interdire aujourd'hui, car, je pense que le Dieu de Jésus-Christ est bien au-dessus de nos blasphèmes. Le problème, c'est que ceux-ci sont en premier lieu entendus par l'autre qui a le droit de croire. Dès lors, le prononcé d'un supposé blasphème devient une insulte à l'autre, notre voisin ou notre frère, et ces propos deviennent mépris, rejet de l'autre. Une telle attitude n'est en aucun cas inscrite dans la charte humaine de la liberté, la déclaration des droits de l'homme de 1789!
    Ceci étant écrit, continuez vos articles que j'ai toujours très souvent appréciés.

  • Rose-Marie Berthoud-Monot lundi, 12 janvier 2015 11:12

    Non, non et non à la justification évangélique de « Je suis Charlie ».
    Non au masscre et à la violence, MAIS :
    Faut-il admirer et soutenir l’infamie et le pseudo-courage de leurs auteurs ?
    Les liens ci-dessous vous permettront de mesurer la portée de ces dessins odieux.

    Charlie Hebdo et Jésus - Recherche Google
    Charlie Hebdo et les Juifs - Recherche Google
    Charlie Hebdo et Mahomet - Recherche Google

  • Jean-Jacques Meylan lundi, 12 janvier 2015 14:05

    Lorsque le journaliste se fait pyromane.
    NON, NON, NON IL N'Y A AUCUN DROIT "évangélique" AU BLASPHEMME. Je suis scandalisé de lire une telle imbécilité. Les médias françaises ont été plus sages que ce je viens de lire, elles qui ont mis en sourdine les affirmations les plus agressives en la manière. Il faut vraiment avoir une dose d'insensibilité et d'ignorance de l'impact social d'une telle ineptie pour écrire des sottises pareilles. J'attends d'un site évangélique qu'il apporte une perspective plus élevée, plus noble, plus spirituelle, plus apte au lien social auquel il est cessé travailler.

  • Henri Bacher lundi, 12 janvier 2015 14:53

    Juste pour défendre Serge Carrel. Avec ce slogan "Je ne suis pas Charlie" nous nous trouvons dans l'espace médiatique actuel et non pas dans l'espace "église". Serge ne s'est pas exprimé en tant que théologien, ni en tant que pasteur. Il s'est exprimé, comme journaliste pour défendre un espace de liberté. Il est vrai qu'il aurait pu laisser tomber l'argumentation biblique avec la question du profanateur ou du blasphème et de se contenter de dire: "toute personne a le droit de dire merde à Dieu". Si nous ne soutenons pas la défense de cet espace, c'est nous les prochaines victimes. Lisez "Matin brun" de Frank Pavloff. Ceci dit, connaissant Serge, il ne soutient absolument pas Charlie Hebdo. Mettez aussi ce texte de Serge dans le contexte du travail journalistique d'urgence. Il faut parer au plus pressé et souvent on ne peut pas faire dans la nuance. J'aime bien ce journalisme qui ose se mouiller. Serge n'a pas péché. Il s'exprime, nuance.

  • Bertrand Gounon lundi, 12 janvier 2015 17:51

    Henri Bacher, je souscris pleinement à votre analyse, tant sur le fond du problème (la liberté d'expression) que sur la forme de l'intervention et la personne de Serge Carrel.

    Comme je l'ai déjà dit en substance dans mon commentaire précédent, je trouve difficilement défendable d'exiger pour nous la liberté d'expression (et notamment la libre proclamation de l'évangile), et, dans le même temps, de souhaiter l'interdire ou à tout le moins la limiter pour les autres (notamment l'expression d'une idée qui nous choque forcément en tant que chrétien!).

    A lire certains commentaires (surtout leur ton), je me demande cependant si nous pouvons déjà librement nous exprimer entre nous? Personnellement, je ne prétends pas que la contradiction est aisée - au contraire, elle est, me semble-t-il, forcément difficile! - mais elle peut être une richesse. Elle peut nous permettre de vérifier le bien-fondé de nos opinions, de nous remettre en question, d'évoluer, etc.

  • Marie-Claude Pellerin lundi, 12 janvier 2015 18:38

    Bernard Gounon, je suis également entièrement d'accord avec vous !
    ... oser s'exprimer déjà entre nous ... là est la question, en somme et... quel "sacré" défi !!!
    Raison pour laquelle, dans ma 1ère intervention, j'ai réduit "Le Monde" à "notre monde" : dans notre ici et maintenant et pas à 100 ou 1000 ou 10'000 km.
    Et je trouve très enrichissant, justement, de pouvoir nous y exercer en parlant et échangeant nos points de vue "paix-siblement" sur la lucarne d'un blog suisse romand... même si je n'ai pas eu le courage de sortir mon dictionnaire pour tenter de comprendre Bob Eckblad dont la position doit certainement être très interpelante.

    En fait, si je m'obstine à "réduire la taille du monde", ce n'est pas pour jouer l'autruche en criant : "Quelle horreur ! Arrêtez l'monde, j'veux descendre !"
    Non ! C'est plutôt, justement, parce qu'humaine parmi + de 6 milliards d'humains, je ne puis m'en désolidariser. Dès lors, plutôt que de baisser les bras devant mon impuissance à agir au Niger, en Syrie, en Irak ou à Paris, je me demande :
    "Et moi ? Dans mon ici-et maintenant ? Et nous, dans notre ville ou notre église ou notre Suisse romande ?" Alors je relis les mots d'Etty Hillesum qui, ayant connu elle-même l'horreur en son temps, nous a donné de quoi penser :
    "La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d'autre solution, vraiment aucune autre solution, que de rentrer en soi-même et d'extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous."
    ... et, pour y parvenir le mieux possible, même en boitant, je ne vois qu'un Chemin : SUIVRE Jésus au pas à pas de Sa Parole et de Ses actes !

  • Gilles Pellerin lundi, 12 janvier 2015 18:48

    Par principe personnel, je ne suivrai pas l'ensemble, la foule qui crie.
    Donc dans ce cas, rien : pas de suite de ma part.

    Je ne peux pas résumer en trois mots une situation aussi complexe, impliquant le profane et le religieux.
    Une partie de moi est « pour » alors que l'autre appuie sur les freins !
    Je peux dire à la fois que les deux points de vue ont raison et tort à la fois.

    Mais est-ce bien important ?

    Je pense plutôt aux personnes qui ont perdu la vie car elles n’écrivaient, ne dessinaient, ne pensaient pas selon une certaine norme.
    Et cela me remet personnellement en question par rapport à ma propre norme de parole, d’écriture ou de foi, que je veux appliquer aux autres, volontairement ou pas.
    Par ma norme :
    Quelle existence ai-je modifié de manière irréversible ?
    Quelle personne ai-je empêché d’entrer dans une vie de liberté ?
    Quelle personne ai-je mis à l’index dans un groupe, jusqu’à l’exclure ?

    Quant aux commentaires…
    Je préfère penser que ma vérité n’est que partielle et que j’ai besoin des autres, en dialogue ouvert et constructif, pour comprendre un tout petit peu mieux où se trouve le juste chemin.

  • Gadreau Jean-Luc lundi, 12 janvier 2015 21:55

    Merci Serge pour cet article courageux.
    Je ne ferai pas de commentaire sur le "je suis" ... Être ou ne pas être... :)
    Je partage mon court post qui va dans le sens du droit à manier l'humour (je sais... certains diront que ce n'en est pas... Mais qui décide ?!)... et de la liberté de l'artiste.
    http://artspiin.eklablog.com/libre-d-humour-a114211270
    Concernant Jésus, la suestion du blasphème... j'ai le profond sentiment que nous avons tendance à faire de Christ et de bcp de récit biblique, ce qui nous arrange... Les commentaires précédents se placent souvent du côté du chrétien d'aujourd'hui qui lit ces textes avec sa compréhension et sa foi... Pour les religieux de l'époque, les actes et les paroles de Jésus étaient considérées en effet blasphématoires... et c'est précisément une des raisons essentielles de leur volonté de le voir mourrir.
    Encore une fois, Merci Serge !

  • Carrel Serge mardi, 13 janvier 2015 07:53

    Joli débat autour de la liberté d'expression et de la liberté au blasphème...
    Merci à ceux qui n'ont pas compris ma prise de position de se rappeler que le mercredi 7 janvier 12 personnes - 8 membres de la rédaction d'un hebdomadaire - ont été froidement abattues en pleine séance de rédaction au siège de Charlie Hebdo. Tout cela en criant: "Dieu est grand!"
    C'est inqualifiable!

    Je suis définitivement Charlie, mais aussi Ahmed... policier... juif...

    Bien à vous!

    Serge Carrel
    Journaliste et pasteur

    PS. En guise de conclusion, cette caricature transmise par le Martinebacher Hebdo!
    http://www.lafree.ch/media/k2/items/cache/8d5ef66b4b9dbd10b4340065ef1e379e_L.jpg?t=1421138802

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Les signataires de ces textes sont soit des membres de l’équipe de rédaction de lafree.ch soit des personnes invitées.
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