Un siècle de présence en Suisse

En 1867, un jeune missionnaire étasunien nommé Payson Hammond organise des réunions pour enfants en Angleterre, dans un style « libre et familier » qui contraste avec les habitudes de l’époque. Un anglais, Josias Spiers, s’inspire des méthodes du jeune missionnaire. Sur une plage, il prend l’initiative de proposer à des enfants un jeu et une histoire. Ces réunions se répètent et se multiplient dans toute l’Angleterre. Un mouvement chrétien en faveur des enfants vient de naître.

En 1877, dans le nord de l’Angleterre, la toute jeune Annie Marston crée des listes de lecture de textes bibliques qu’elle distribue dans un groupe de filles. Deux ans plus tard, l’initiative est devenue un mouvement, Scripture Union (« Union biblique »), qui distribue six mille listes de lecture quotidienne.

La Ligue pour la lecture de la Bible est l’héritière de ces ceux mouvements. Elle s’engage dans l’évangélisation des enfants et publie des guides bibliques. Et, aujourd’hui comme au commencement, elle développe son ministère grâce à l’engagement de bénévoles.

La Ligue pour la lecture de la Bible en Suisse

En 1925, Mary Dunn-Pattison et Alice van Berchem implantent la Ligue en Suisse. Les deux femmes désirent permettre aux enfants de lire la Bible, d’en comprendre son message et de développer une foi personnelle. Elles installent leur bureau dans les locaux de l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs, alors situé à Vennes-sur-Lausanne. Puis, elles organisent leurs premiers camps en 1929, à l’Institut Emmaüs.

À partir de 1930, la Ligue se structure : un secrétaire général est nommé – le premier se nomme Ernest Aebi – et un comité est constitué. En 1934, des bâtiments en bois sont construits non loin de l’Institut Emmaüs. En même temps, la Ligue commence à développer une branche suisse alémanique.

Dans les années quarante, soupçonnée d’être une secte ou un mouvement de fanatiques « bibiolâtres », la Ligue publie ses buts : encourager la lecture de la Bible, annoncer l’Évangile et servir de trait d’union entre les chrétiens. Dès 1939, elle diversifie ses activités avec des retraites et des « camps bibliques » destinés aux adolescents et aux jeunes adultes.

Dans un rapport, à l’occasion de son vingtième anniversaire, la Ligue explique comment elle désire permettre aux enfants de rencontrer Dieu : « Qui sait combien de campeurs ont dit leur ‘oui’ à Dieu après une des réunions ? Nous ne le savons pas, et ne cherchons pas à le savoir ! Nous nous souvenons que nous ne pouvons pas ‘fabriquer’ des conversions. Mais nous pouvons voir les effets de cette grâce dans les vies transformées ».

Un lieu de rassemblement et d’unité

En 1944, plusieurs départs font que Claire-Lise de Benoit se retrouve seule à la tête de la Ligue. Elle y exerce un ministère de rédaction et d’édition, en plus de celui auprès des enfants. Elle est rejointe en 1952 par le pasteur réformé Maurice Ray qui devient directeur de la Ligue. Dès ce moment, l’organisation amplifie le développement de collaborations, à la fois avec des paroisses réformées et des Églises évangéliques. Le campus de Vennes devient un lieu de rassemblement et d’unité.

En 1962, de nouveaux bâtiments sont inaugurés à Vennes et, en 1978, c’est au tour du chalet « Clos des Pierres » d’être inauguré à Rougemont. Durant cette période, le nombre de campeurs passe de quatre cent à mille deux cent par année. Durant cette période où la société change, la Ligue répond à de nouveaux besoins. Elle développe un secteur centré sur l’image, le « Centre évangélique de productions audiovisuelles », ainsi que les Compagnons de Daniel, engagés dans la prévention des addictions.

En 2002, sous la direction de Michel Siegrist, la Ligue passe par un temps de modernisation de ses infrastructures et de renouvellement de ses objectifs spirituels. Puis, en 2014, elle déménage de Vennes à Saint-Légier, rejoignant ainsi l’Institut Emmaüs. Depuis 2022, la Ligue mène plusieurs chantiers : elle adopte petit-à-petit la gouvernance partagée et rénove le chalet « Clos des Pierres ».