Des EMS vaudois hostiles à l’assistance au suicide tentent de réagir

vendredi 22 mars 2013
La pratique de l’assistance au suicide en EMS s’installe dans le canton de Vaud. Les directives d’application viennent d’être publiées. Des EMS confessionnels défavorables à cette pratique réfléchissent à la manière d’éviter des assistances au suicide entre leurs murs.
« Le soufflé est retombé au niveau de la coalition des EMS hostiles à la pratique de l’assistance au suicide », explique Matthias Link, directeur de la Maison d’accueil Praz-Soleil à Château-d’Oex. Six mois après l’adoption par le peuple vaudois du contre-projet du Conseil d’Etat, l’élan de la quinzaine d’EMS confessionnels coalisés contre l’initiative Exit et le contre-projet du Conseil d’Etat semble en perte de vitesse. Quelques EMS poursuivent toutefois leur réflexion et perpétue leur engagement.
Du côté de Praz-Soleil Château-d’Oex, la direction de l’EMS proche de la FREE déploie des efforts d’information en amont auprès de tous les nouveaux résidents et martèle le fait que l’institution est défavorable à l’assistance au suicide, à cause de ses conviction chrétiennes. « Par ailleurs un groupe de travail a été créé avec des membres du conseil de fondation, l’aumônier et la direction, ajoute Matthias Link, pour examiner ce que sera notre réaction si l’un de nos patients demande tout de même l’assistance au suicide. »
 
L’Armée du salut envisage des solutions à l’externe !
L’Armée du salut et l’EMS Phare-Elim à La Tour-de-Peilz ont aussi poursuivi leur réflexion. « Nous ne désirons nullement pratiquer l’assistance au suicide entre nos murs », commente Didier Rochat, directeur romand des institutions sociales de l’Armée du salut, qui s’appuie sur une décision de la direction de ce mouvement évangélique au plan suisse. Un groupe de travail interne a réfléchi autour de deux axes. Le premier sur la communication à l’endroit des nouveaux résidents. Les brochures qui présentent les activités de l’Armée du salut par rapport aux personnes âgées, ainsi que les sites internet relèvent que les établissements salutistes ne sont pas favorables à l’assistance au suicide. « Par ailleurs, ajoute Didier Rochat, lors du premier entretien que nous avons avec un nouveau résident, nous expliquons les conséquences d’une telle pratique sur le personnel ainsi que sur les autres résidents de l’établissement. Nous mettons en place un filtre à l’entrée, complète le directeur romand, et si un résident souhaitait malgré tout solliciter Exit, nous trouverons une solution à l’externe, après avoir eu plusieurs entretiens avec lui. » A l’avenir, d’autres établissements vaudois de l’Armée du salut pourraient être concernés par des demandes d’assistance au suicide : la Résidence et le Foyer féminin, tous deux à Lausanne.
 
Une commission chargée du suivi de l’application de la loi
Les directives d’application sur l’assistance au suicide en EMS reconnu d’intérêt public ont été publiées en janvier. Elles reprennent le cadre posé par le contre-projet du Conseil d’Etat vaudois : une demande écrite du résident, un examen de la demande par le médecin responsable, un délai de quatre semaines pour une réponse écrite. De plus le patient devra être capable de discernement, persister dans sa volonté de se suicider, souffrir d’une maladie incurable et avoir été informé de l’offre de soins palliatifs. Ces directives mettent aussi en place une commission chargée du suivi de l’application de la loi.
Serge Carrel
 
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