Près de 4800 jeunes, pour la plupart âgés de 12 à 20 ans, se sont donné rendez-vous à Genève, du 3 au 5 novembre 2017, pour vivre le rassemblement Réform’action. Ceux-ci venaient en majorité de groupes réformés de catéchisme de Suisse allemande. Organisé par une association qui regroupe la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la Ligue pour la lecture de la Bible, le Réseau évangélique suisse, Campus pour Christ, les Groupes bibliques universitaires, les Unions chrétiennes, la Croix-bleue et plusieurs organisations de Suisse alémanique (1), ce festival s’est inscrit dans les commémorations du 500e anniversaire de la Réformation.
Appelés à la réconciliation avec Dieu
La plus grande rencontre, celle qui a rassemblé tous les participants en un même lieu, s’est déroulée le samedi après-midi à l’Arena de Genève. Entre jeux de (grands) groupes, musique, danses et louange, le message d’Andreas Boppart, le directeur de Campus pour Christ en Suisse, a été particulièrement fort.
« Beaucoup de gens ont été brisés dans leur vie, a expliqué l’orateur. Et tu te demandes pourquoi tu as une mauvaise image de toi, pourquoi tes parents ne s’entendent pas... La raison, c’est le péché. Ce n’est pas un problème moral, comme voler ou mentir, mais le fait que Dieu n’est pas au centre. » Ces propos ont été accompagnés du témoignage fort d’une jeune femme qui a passé par l’anorexie. Puis une lecture commentée de la Parabole du fils prodigue, illustrée en direct par une artiste peintre, a conduit les jeunes à comprendre leur besoin de guérison et de réconciliation avec Dieu.
A la fin de la rencontre, plusieurs centaines de jeunes ont signé des panneaux bleus, rouges et verts. De cette manière, ils avaient la possibilité d’exprimer leurs besoins de se sentir aimés, d’être restaurés ou de s’engager avec Dieu.
30 ateliers pour découvrir la diversité de l’Eglise
Cette rencontre a été encadrée par deux temps forts, le vendredi soir et le dimanche matin. Le vendredi soir, un temps de prière, de chant et de réflexion à la manière de Taizé, avec Frère Aloïs, le prieur de la communauté, s’est déroulé simultanément à la cathédrale Saint-Pierre et dans plusieurs églises de Genève. En fin de soirée, un spectacle son et lumière au Mur des Réformateurs a expliqué le monument aux spectateurs. Le dimanche matin, un culte à la cathédrale, célébré par les pasteurs Blaise Menu, Vanessa Trüb et Gottfried Locher, a encouragé les jeunes à compter sur la grâce de Dieu et leurs talents pour s’engager.
Durant la journée du samedi, les jeunes se sont fabriqué un programme à la carte en sélectionnant parmi plus de 30 ateliers répartis dans l’agglomération. Ils ont ainsi pu s’initier à la diversité et à la richesse des Eglises protestantes. Certains, par exemple, ont réfléchi à l’écologie, tout en fabriquant des objets à partir de déchets. D’autres ont participé à un Man-Hu (2) consacré à Luther, de la crainte de Dieu au salut par la grâce. D’autres encore ont découvert des cantiques d’époques et de régions très diverses. Beaucoup ont visité le Musée international de la Réforme, la cathédrale et son site archéologique, la Fondation Bodmer avec son manuscrit de l’Evangile de Jean ou le Centre européen de recherche nucléaire (CERN).
Toute cette organisation a fonctionné grâce à l’engagement de plus de 600 bénévoles, dont la moitié issus d’Eglises évangéliques. Ils ont géré l’accueil et le bon fonctionnement des événements, ainsi que les 39 lieux d’hébergement répartis dans la ville, souvent des salles de sport d’écoles secondaires.
Claude-Alain Baehler