Avec ses 779 millions d’euros (quelque 850 millions de francs suisses) de capitaux en circulation, Oikocredit est devenu un acteur majeur de la microfinance dans plus de 60 pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, mais aussi dans certains pays de l’Est. Il s’agit d’une communauté internationale d’investisseurs qui ne cherchent pas à faire du profit, mais qui souhaitent participer concrètement à des projets qui luttent contre la pauvreté, promeuvent le commerce équitable, et qui protègent les ressources naturelles de la planète.
Aujourd’hui indépendant du Conseil œcuménique des Eglises, Oikocredit compte parmi ses investisseurs beaucoup de paroisses, mais aussi des particuliers.
Souci éthique
Cette ligne de microcrédit est née en automne 1975 pour éviter aux Eglises de mettre leur argent à l’époque dans des banques qui finançaient par exemple des politiques d’apartheid. Pour Sheryl Jackson, présidente d’Oikocrédit en Suisse romande, il y a dès l’origine un souci éthique, très novateur dans les années 70. Des fonds similaires se créent actuellement de plus en plus, souligne-t-elle.
Des structures spécialisées dans ce financement solidaire donnent même naissance à des Organisations non gouvernementales (ONG) qui en font l’essentiel de leurs activités. L’Association d’appui aux femmes ituriennes (ASSAFI) au Congo RDC, qui a son siège à Genève, s’est par exemple créée autour du microcrédit il y a 10 ans. L’ONG bénéficie aujourd’hui à quelque 6’000 femmes simultanément.
Fours solaires
A Moutier, dans le Jura bernois, la Mission évangélique au Tchad (MET), vient, elle, de créer un fonds de microcrédit pour que les plus démunis de ce pays d’Afrique puissent bénéficier d’un four solaire, amorti en 6 mois… Ce four évite le recours au bois de chauffe et préserve l’environnement.
Cette finance solidaire fait donc ses preuves sur le terrain et rejoint les Objectifs de développement durable (ODD) qui sont actuellement sous la loupe des grands de ce monde.
Gabrielle Desarzens
Une chronique de RTSreligion sur RTS La Première à écouter ici.
Le site de Oikocredit Suisse romande.