« En matière de témoignage chrétien, on doit dépasser notre impatience évangélique et notre recherche de résultats rapides », explique Jane Maire, à Thielle près de Neuchâtel. Celle-ci organise des ateliers intitulés Saveurs de Jésus permettant à des chrétiens de témoigner de leur foi avec plus de simplicité et de naturel. Son approche est similaire de celle de l’Américaine Rebecca « Becky » Pippert.
Typiquement, l'atelier occupe trois ou quatre soirées et comprend des exercices pratiques. Il démarre avec une réflexion autour du mot « évangélisation ». Les participants disent ce que ce terme évoque pour eux : action, distribution, sentiment d'incompétence, peur de déranger, peur que Dieu n'agisse pas.
L'évangélisation doit être naturelle
« L'évangélisation doit être naturelle et découler de l'amour de Dieu, précise Jane Maire. Il s'agit donc de se donner les moyens de rencontrer des gens qui ne croient pas. Cela n'a rien à voir avec une action ponctuelle durant laquelle on rassemble son courage, on témoigne, distribue et interpelle, tout en se disant que dans une heure ce sera fini et qu'on pourra rentrer à la maison. »
La deuxième étape propose de réfléchir à notre manière de rencontrer Jésus et sa Parole. Cultiver notre intimité avec Dieu est un équipement indispensable du témoignage : nous ne pouvons pas donner plus que ce que nous avons reçu.
Ensuite, l'atelier enseigne le témoignage : expliquer pourquoi nous sommes chrétiens, mais sans le patois de Canaan qui rend notre parole si souvent incompréhensible. Le témoignage confronte à la personne de Jésus, à ce que Jésus représente pour nous. Au moyen de jeux de rôles, les participants apprennent à s'entretenir avec une personne non chrétienne. Ils apprennent en particulier à accompagner un non-chrétien dans sa recherche, plutôt que d'apporter des réponse toutes faites. Ils apprennent à accepter leurs vulnérabilités et leurs questions sans réponse.
« Témoigner de notre foi, c'est un cheminement, une ouverture aux autres, une façon de vivre, mais pas une solution facile, avertit Jane Maire. Cela commence avec un profond désir de laisser Dieu mettre son empreinte en nous. » Ainsi, l'évangélisation est plus de l'ordre de l'être que du faire : être à l'écoute de Dieu et des autres, plutôt que de voir les non-chrétiens comme des objets d'évangélisation.
Claude-Alain Baehler
Plus d’infos: jane_maire@wycliffe.ch.