Olivier Fasel conte « Le feu qui ne brûle pas », un Noël suédois transmis par Selma Lagerlöf.
« Ce moment de l’année me renvoie à des repas de famille pénibles et tendus que j’ai vécu enfant, explique Olivier Fasel. J’ai toujours préféré les fuir... jusqu’à ce que je commence à conter ! » Ce pasteur de l’Eglise évangélique libre de Bourguillon (FREE) à Fribourg comprend alors que l’homme doit s’accommoder du solstice d’hiver. « J’ai gratté le vernis chrétien et mis en lumière les difficultés des gens à cette période-là, où beaucoup d’entre eux manquent d’énergie et décompensent. Face à l’image du Noël victorien qui s’articule autour d’une table où trône la dinde, il y a foule de vies cassées, solitaires. J’ai non seulement découvert que Jésus s’invitait dans les fragilités et les souffrances des personnes, mais que les premiers qui étaient venus l’honorer, ce sont de simples bergers juifs, puis des mages avec une culture et une spiritualité propres. »
Etre en lien
Les contes avec leur bagage extrabiblique permettent alors à Olivier Fasel d’être en lien avec tout un chacun et le réconcilient avec Noël. « Je ne me sens plus sous une pression de conformité, exprime-t-il. Je raconte ces histoires dites ‘du temps sombre’ et elles apportent de la clarté, elles font du bien. »
Dans le salon de son appartement, il sort son hang, cet instrument de musique composé de deux coupelles métalliques. Il commence à parler de ce berger acariâtre, dérangé par une naissance au milieu de sa nuit... « J’aime cet homme. Et je trouve sa transformation intéressante, alors qu’il donne soudain quelque chose au nouveau-né, cette peau de mouton : c’est là que je vois, moi, le Christ. A ce moment précis. » Mais à chacun d’entrer dans l’histoire et dans cette nuit où, finalement, tous peuvent se sentir concernés...
Gabrielle Desarzens
A côté de son pastorat, Olivier Fasel pratique son métier de conteur à 50%. Il conte jeudi 17 et vendredi 18 à Clarens (VD), dans le cadre des écoles enfantines ; vendredi 18 à Ménières (FR), dans la paroisse catholique; dimanche 20 à l'Eglise libre de Morat (FREE), à 16h.