Ces temps voient se développer un accent fort sur la guérison divine des personnes malades, et je m’en réjouis : Jésus guérit aujourd’hui ! Lors d’un temps fort vécu dans l’Esprit, Dieu, je crois, m’a éveillé à une clé essentielle pour ma manière d’aborder les personnes qui souffrent : l’éclairage des trois vertus dites « théologales » que sont la foi, l’espérance et l’amour (« Trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour ; mais c’est l’amour qui est le plus grand » 1Co 13.13).
A cultiver ensemble
J’ai compris que, mis en relation avec une personne malade, je dois veiller à cultiver ces trois vertus ensemble – n’en privilégier qu’une me condurait à un égarement légaliste !
Si j’ai seulement à l’esprit la foi, je ne serai intéressé que par le résultat immédiat : la guérison. Sans amour, la personne malade sera le jouet de ma quête de puissance, méprisée si la guérison ne se produit pas tout de suite. Sans l’espérance de la résurrection – guérison ultime et éternelle – je serai adepte d’une religion du bien-être, d’un légalisme du succès.
Si j’ai seulement à l’esprit l’espérance, je serai indifférent au présent. Sans foi, je n’envisagerai pas la possibilité de miracles présents. Sans amour, je ne rejoindrai pas la personne éprouvée dans sa détresse et je la renverrai avec dogmatisme à la résurrection, nourrissant ainsi une spiritualité de résignation, travestie en acceptation.
Si j’ai seulement à l’esprit l’amour de la personne, je me limiterai à un accompagnement social et psychologique. Sans espérance, je miserai tout sur l’aménagement de la vie présente. Sans foi, j’oublierai que Jésus peut intervenir de manière extraordinaire aujourd’hui. J’adopterai une forme d’Evangile social, réduisant tout à l’homme.
Paul affirme toutefois que l’amour est la plus grande des vertus. Mais il entend par là bien plus que l’amour décrit ci-dessus. Car le véritable amour « croit tout » et « espère tout » (1Co 13.7) : il contient la foi et l’espérance – en cela il est la vertu suprême !
Auprès des souffrants, serviteur et témoin
L’amour que l’Esprit Saint développe en moi rend tout personnel, tout relationnel ; contre les légalismes du succès immédiat, de la résignation fataliste ou de l’humanisme myope. Si j’aime vraiment, la guérison n’est plus une « chose ». L’Esprit m’apprend à aimer comme Jésus aime ; à aimer la personne malade, à vraiment écouter les cris de son être entier. A aimer avec une foi qui accueille les signes par lesquels Jésus annonce aux hommes la venue de son Royaume. A aimer avec une espérance qui attend la guérison totale que sera la rédemption de notre corps, ressuscité indestructible. Car, au-delà des débats, des idées et des étiquettes, Jésus ne m’exemptera jamais de marcher humblement avec lui, en dépendant de son Esprit et ancré sur ses Ecritures.
Triple repère de la foi, de l’espérance et de l’amour. Que l’Esprit les présente toujours aux yeux de mon cœur ! Afin que je sois auprès des personnes souffrantes un véritable serviteur et témoin de mon Seigneur.