Quels publics suivent les émissions de SAT-7 ?
Une partie de notre ministère consiste à encourager, inspirer et éduquer les minorités chrétiennes. Actuellement, les chrétiens sont très peu nombreux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous voulons leur apporter de l’espoir, de la légitimité et une identité.
Nous essayons aussi d’utiliser SAT-7 pour rejoindre les non-chrétiens qui véhiculent de nombreuses mécompréhensions à propos des chrétiens, de l’Eglise et de Jésus-Christ lui-même. Nous permettons donc à chaque habitant de cette région d’ouvrir la fenêtre et de regarder librement SAT-7 dans sa maison, à un moment de la journée qui lui convient et dans sa propre langue.
Quelles sont les réactions des téléspectateurs de SAT-7 ?
Au début de notre ministère, nous recevions beaucoup de lettres, mais maintenant que nous diffusons plusieurs émissions en direct – chaque jour plus de deux heures d’émissions – nous discutons par téléphone avec les téléspectateurs. Nous leur permettons aussi d’envoyer des SMS. 500 SMS environ nous parviennent pour chaque émission et nous les diffusons au bas de l’écran.
Comment les gouvernements réagissent-ils à vos émissions ?
Nous sommes installés dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Les gouvernements nous autorisent donc à diffuser. Ils connaissent tout ce que nous réalisons. L’Egypte et le Liban semblent avoir reconnu que des chrétiens habitent ces pays et qu’ils ont le droit d’avoir une voix dans la société au travers de programmes TV.
Par ailleurs, nous ne critiquons jamais l’islam ni les gouvernements en place. Là n’est pas notre objectif ! Notre mission est d’annoncer la Bonne Nouvelle, de présenter les Eglises et l’enseignement du Christ.
Vous diffusez aussi en langue pharsi. Comment le gouvernement iranien réagit-il à ces émissions ?
C’est une histoire un peu différente ! Pour l’instant, nous ne pouvons pas assurer de présence en Iran. Les émissions sont donc produites à l’extérieur du pays par des Iraniens en exil. Nous espérons qu’un jour nous recevrons l’autorisation d’ouvrir un studio en Iran, mais pour l’instant ce n’est pas possible.
Vous arrive-t-il d’être censurés ?
Non ! La TV par satellite ne peut être censurée, mais nous faisons de l’autocensure ! Nous ne critiquons ni l’islam ni les gouvernements... Nos responsables sont des chrétiens du Moyen-Orient et tout notre personnel vit dans cette région du monde. Tous savent donc ce qu’ils peuvent dire et ce qu’il vaut mieux ne pas dire !
Qu’est-ce qui a changé au Moyen-Orient grâce à la présence de SAT-7 ?
Beaucoup de chrétiens de cette région du monde vivent de manière très isolée et trouvent cela très difficile. Au travers de SAT-7, ils prennent conscience qu’il y a d’autres chrétiens qui connaissent la même situation. Ça encourage !
Les chrétiens peuvent aussi voir qu’ils sont nombreux à travailler au bien de leur société et à essayer de l’améliorer. Nous avons donc donné une voix aux chrétiens du Moyen-Orient pour sortir de leur Eglise, pour faire entendre leur vision du monde sur la place publique et expliquer leur foi à ceux qui n’en ont jamais entendu parler. En fait, c’est la première fois dans l’histoire du monde que des millions de non-chrétiens peuvent bénéficier, grâce au média TV, d’une présentation honnête de la foi chrétienne, de Jésus-Christ et de son enseignement. Je crois que nous avons changé la situation de ces chrétiens !
Par quelles Eglises êtes-vous soutenus au Moyen-Orient ?
SAT-7 a quelque chose d’unique. Toutes les Eglises de la région nous soutiennent : orthodoxes, catholique et protestantes de diverses sensibilités. Par-delà la diversité des Eglises, nous montrons l’unité du corps de Christ. C’est quelque chose de très puissant, tout particulièrement pour les non-chrétiens : voir que des chrétiens différents peuvent travailler ensemble et parler ensemble de manière respectueuse. En fait, SAT-7 permet de faire tomber des murs entre dénominations.
Comment voyez-vous le futur de SAT-7 ?
Nous voulons augmenter la qualité de nos émissions et émettre 24 h sur 24 en turc d’ici quelques années. Nous aimerions aussi faire davantage pour l’Iran...
Propos recueillis par Serge Carrel